Le Burkina Faso appelle à "tracer les armes déversées en Ukraine"

Kassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique
Kassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique - Sputnik Afrique, 1920, 19.08.2023
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Dans une interview à Sputnik Afrique le ministre de la Défense du Burkina Faso, Kassoum Coulibaly, a exprimé son inquiétude face au trafic d’armes occidentales en provenance d’Ukraine qui présente un danger pour les pays africains confrontés à la menace terroriste.
Les livraisons incontrôlées d’armes occidentales en Ukraine représentent des risques pour les pays africains alors qu’il n’existerait aucun plan international de récupération de ces armes, a déclaré à Sputnik Afrique le colonel Kassoum Coulibaly, ministre burkinabé de la Défense.

"Il est sûr que les armements sont déversés dans un pays comme l'Ukraine, en guerre, c'est ce que tout ne sera pas utilisé. On espère que la guerre finira le plus tôt possible. Et qu'est ce qui va se passer après? Comment ce matériel sera récupéré? Puisque les gens ont été forcés d'aller en guerre. Est-ce que c'est prévu comme un plan DDR [désarmement, démobilisation et réintégration-ndlr] là-dessus? Nous ne voyons pas ça", a-t-il réagi.

Dans ce contexte, les pays africains risquent d’être confrontés à une montée du terrorisme puisque les armes initialement destinées à Kiev pourraient se retrouver sur le continent, rappelle le ministre. Il a appelé les organisations internationales, et avant tout les Nations unies, à prendre des mesures pour arrêter ce trafic.
"Nous espérons que dans le cadre de partenariat on a tous les moyens, qui seront mis en œuvre, pour arriver à tracer ces armes qui sont déversées en Ukraine pour que ça ne vienne pas dans nos pays. En tout cas que cela ne vienne pas dans les pays africains encore, […] que cela s'arrête là-bas. Que les gens puissent récupérer les armes qui ont été déversées et commencent à les détruire au fur à mesure. Ça, c'est la meilleure idée et ça doit être une des idées, un des plans d'actions futures de l'Onu et de toutes les organisations, et surtout de l'Onu".

Après la guerre en Ukraine, le profit?

M.Coulibaly pense que les grands pays qui prétendent lutter contre le terrorisme ferment les yeux sur ce qui se passe au Mali, au Burkina Faso et au Niger et sont plutôt occupés aux potentiels marchés de la reconstruction de l’Ukraine après la guerre.
"Actuellement, les gens pensent plus à la reconstruction, qu'est-ce qu'il faut faire pour engranger beaucoup plus de marchés. Mais les hommes qui ont été versés, les personnes à qui on a donné des armes-là, on fera quoi de ces personnes? On n'en parle pas. Et ça, c'est les trucs qu'il faut voir. Les gens sont plus intéressés à savoir quels sont les contrats qui pourraient être passés pour reconstruire l'Ukraine", a-t-il souligné.
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