"Si on laisse aller le Niger dans ce chaos, ça serait faire le lit aux mouvements terroristes"

Kassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique
Kassoum Coulibaly lors de son interview exclusive à Sputnik Afrique - Sputnik Afrique, 1920, 19.08.2023
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Face aux risques de terrorisme accrus en Afrique, la CEDEAO devrait venir en aide aux pays du Sahel pour combattre le terrorisme au lieu de faire une intervention pour réinstaller un chef d'État déchu dans un pays touché par des attaques terroristes, a déclaré à Sputnik Afrique le ministre burkinabè de la Défense Kassoum Coulibaly.
La menace d’une intervention militaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au Niger affecte directement le problème du terrorisme dans les conditions actuelles de risques d’actes violents accrus au Sahel, a déclaré le ministre burkinabè de la Défense, le colonel Kassoum Coulibaly dans son interview à Sputnik Afrique.
"Si on laisse aussi aller le Niger dans ce chaos, ça serait seulement faire le lit ou la part belle surtout aux mouvements terroristes", a averti le ministre burkinabè.
Après ce qui s’était passé en Iraq, en Syrie mais surtout en Libye, à l’époque "stable où on partait, on était à l'aise", "les armes sont dispersées et les mouvements terroristes se sont constitués", a évoqué le chef de la Défense burkinabé. Maintenant cette "descente" vient au Mali, au Niger et arrive jusqu’au Burkina, a-t-il alerté.
Il a rappelé que la CEDEAO avait un plan ambitieux qui était établi pour 2020-2024 afin de lutter contre le terrorisme. Malheureusement, ce plan n'avait pas été mis en exécution faute de moyens financiers, a déploré M.Coulibaly.
Selon lui, "dire qu’il faut faire une intervention pour réinstaller un chef d'État déchu dans un pays qui est sous l'influence des attaques terroristes est quand même ridicule".
"Cela apparaîtrait quand même bizarre qu’au lieu de régler des problèmes sociaux dans la communauté (on ne l’a pas fait) et que ce soit une décision des chefs d'État qui veulent que d'autres États de la même communauté aillent s'attaquer aux militaires d'un pays membre parce qu'on tient à réinstaller un autre chef d'État. Je ne sais pas si réellement c'est le concept, parce qu’on nous a toujours parlé de la CEDEAO des peuples", a indiqué le chef de la Défense burkinabè.
Face à cela, le Burkina Faso fait preuve de solidarité envers le Niger et le Mali dans la lutte contre le terrorisme, qui menace aujourd’hui les pays frontaliers.
"Nous sommes obligés de mener la guerre contre le terrorisme ensemble", a-t-il conclu.
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