La Russie va "insuffler une nouvelle vie" aux BRICS durant sa présidence

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Philani Mthembu - Sputnik Afrique, 1920, 02.10.2023
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La Russie va profiter de sa présidence à la tête des BRICS pour proposer une nouvelle dynamique, notamment en matière de paix et de sécurité, a déclaré à Sputnik le géo-politologue sud-africain Philani Mthembu.
Coup de fouet. Le récent élargissement des BRICS, couplé à la présidence à venir de la Russie, devrait propulser une nouvelle dynamique au sein du groupe, a affirmé à Sputnik Philani Mthembu, directeur exécutif de l'Institut pour le dialogue mondial.
La Russie présidera en particulier les premières réunions du groupe auxquelles participeront les nouveaux membres. Le Président russe Vladimir Poutine saisit d’ailleurs bien la nature du groupe, qui n’est pas une alliance militaire, mais permet la recherche d’un consensus sur les questions clés des relations internationales, a souligné l’expert.
"Je pense que cela sera assez ambitieux. La Russie considère évidemment les BRICS comme étant très importants pour sa propre politique étrangère et ses intérêts stratégiques. Je pense donc qu'elle va présenter un programme ambitieux en matière de paix et de sécurité. [...]La Russie aura une présidence très ambitieuse qui insufflera une nouvelle vie au groupe", a-t-il expliqué en marge 20e réunion du Club de discussion Valdai, qui a débuté à Sotchi.
Les BRICS restent une plateforme privilégiée pour faire entendre sa voix "en faveur de la paix, du développement et de la coopération", souligne encore le géo-politologue sud-africain.

Nouvel ordre mondial

Économiquement, le groupe des BRICS peut en outre permettre aux pays émergents de s’éloigner du système de Bretton Woods et d’institutions comme la Banque mondiale ou le Fonds Monétaire International, qui faussent le jeu du développement en prêtant à taux élevés, explique encore Philani Mthembu. La Nouvelle banque de développement, organe financier des BRICS, peut permettre de secouer ce joug occidental.
"La Banque de développement des BRICS peut donc certainement s'attaquer au coût du financement du développement. C'est un défi majeur pour de nombreux pays émergents. Ils paient des taux d’intérêt très élevés. La façon dont les institutions du Nord calculent le risque dans le Sud est complètement fausse, et elle est parfois très exploitante", explique ainsi le géopolitologue.
Travailler à l’instauration d’un nouvel ordre international, plus juste et multipolaire, fait d’ailleurs partie du "mandat historique" des BRICS, ajoute-t-il. C’est aussi sous cet angle qu’il faut lire la place faite aux pays d’Afrique, entrée en force dans le groupe avec le récent élargissement.
"Maintenant, vous avez un pays clé comme l'Éthiopie, avec une population énorme, une croissance économique rapide, de nombreux projets d'infrastructure en cours. L'Égypte, de l'autre côté, [...] joue un rôle clé dans le rapprochement entre l'Afrique et le Moyen-Orient. Cet ajout de l'Égypte et de l'Éthiopie, aux côtés de l'Afrique du Sud, renforce la voix de l'Afrique dans le processus", déclare ainsi Philani Mthembu.
La même vision d’un monde multipolaire anime par ailleurs le Club de Valdaï, dont la 20ème édition s’est ouverte à Sotchi ce 2 octobre. Plus de 140 experts, hommes politiques et diplomates devraient y prendre part, issus de tous les continents. Divers sujets devraient être cette année encore abordés, de la sécurité alimentaire, aux marchés de l’énergie, en passant par la menace d’un conflit nucléaire.
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