La Tunisie redoute des déplacements de la population palestinienne

© AP Photo / Hatem MoussaDes Palestiniens s'abritent dans une école gérée par l'Onu pour échapper aux frappes israéliennes sur la bande de Gaza, dans le camp de réfugiés de Nuiserat, le samedi 14 octobre 2023.
Des Palestiniens s'abritent dans une école gérée par l'Onu pour échapper aux frappes israéliennes sur la bande de Gaza, dans le camp de réfugiés de Nuiserat, le samedi 14 octobre 2023. - Sputnik Afrique, 1920, 17.10.2023
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Alors que des corridors humanitaires se mettent en place pour évacuer la population gazaouie, la Tunisie s’inquiète de ces déplacements de population, a déclaré son ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar.
Tragique exode. Un départ massif de la population palestinienne de la bande de Gaza ne serait pas du goût de la Tunisie, a expliqué le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar, lors d’une rencontre avec son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn.
Il a appelé l’Union européenne à prendre ses responsabilités pour faire cesser les opérations israéliennes, qui coûtent la vie à "des enfants et des nourrissons". En parallèle, la communauté internationale doit se mobiliser pour envoyer de l’aide à la population de la bande de Gaza, a souligné le diplomate.
"Le ministre a souligné le devoir de toutes les puissances internationales, en particulier de l'Union européenne, d'assumer leurs responsabilités en imposant un arrêt immédiat à cette agression […] de faire obstacle à toute tentative visant à déplacer le peuple palestinien de ses terres, et de lui fournir rapidement une aide urgente", indique ainsi un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères.

Du nord au sud

Le 13 octobre, l’État hébreu avait lancé un ultimatum à la population de Gaza, laissant vingt-quatre heures aux habitants pour quitter le nord de l’enclave et se réfugier au sud, en prévision de bombardements.
Un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé au Washington Post que 600.000 personnes avaient déjà été déplacées, chiffre contesté par les autorités palestiniennes. Salama Maarouf, chef du bureau des médias du gouvernement à Gaza, a pour sa part confirmé le déplacement d'environ 70.000 personnes.
Plusieurs pays se sont déjà opposés à de potentiels déplacements de population hors de la bande de Gaza. L’Égypte, qui tient le poste-frontière de Rafah et redoute un afflux d’immigrés, a ainsi appelé les Palestiniens à "rester sur leur terre", selon les mots du Président Abdel Fattah al-Sissi.
En Europe, la Norvège a également condamné de possibles déplacements de populations. Il n’est pas normal de demander "à un tel nombre de personnes de partir et qu’elles n’aient ni nourriture ni médicaments", a ainsi déclaré la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Annikin Huitfeldt, à la radio NRK.
Le Secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a lui aussi demandé à Israël de réexaminer son ordre d’évacuation, estimant dans un entretien au New York Times qu’il était "dangereux et profondément troublant".
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