Le prix de l’uranium au plus haut depuis 15 ans

CC BY 2.0 / Nuclear Regulatory Commission / Yellow Cake UraniumYellowcake ou "concentré orange" sous forme solide
Yellowcake ou concentré orange sous forme solide - Sputnik Afrique, 1920, 01.11.2023
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En raison d’une demande en hausse et de diverses tensions à l’échelle internationale, les prix de l’uranium atteignent des sommets. Le Niger, en pleine transition politique, est en particulier un gros fournisseur des pays occidentaux.
Nouvelle peur sur les marchés. Après les crises du gaz et du pétrole, c’est un autre élément stratégique du secteur de l’énergie qui voit sa valeur flamber. L’uranium, nécessaire à l’industrie nucléaire, a ainsi atteint des prix record depuis 15 ans sur la COMEX, principale bourse de métaux précieux du monde.
Les contrats à terme pour novembre ont passé la barre des 74,5 dollars la livre, le 30 octobre. Le prix du métal lourd a augmenté de 55% depuis le début de l’année. La livre évoluait encore autour de 56 dollars en juin dernier.
L’uranium profite du regain de confiance dans l’énergie nucléaire, considérée comme peu polluante et nécessaire à la transition verte. De nouveaux doutes sur les énergies renouvelables profitent aussi au nucléaire, a expliqué AndreLiebenberg, directeur de Yellow Cake PLC, relayé par Alliance News.
"L'offre reste limitée, tandis que la demande augmente dans le monde entier, poussée par une acceptation générale du nucléaire comme élément clé pour atteindre l’objectif zéro émission. Plus récemment, des préoccupations concernant la viabilité à court terme des sources d'énergie renouvelables ont aussi vu le jour. Nous restons confiants dans les perspectives à long terme de l'uranium", déclare ainsi le responsable.

Le Niger, un fournisseur clé

La volatilité sur le marché de l’uranium s’explique aussi par certaines tensions géopolitiques. La mise sur la touche du Président Mohamed Bazoum au Niger a notamment pu jouer un rôle. Le pays représente en effet 4% de la production mondiale. C’était surtout devenu le deuxième fournisseur de l’Union européenne l’an dernier, alors que les approvisionnements russes avaient baissé.
La France avait en particulier acheté pour 8,3 millions d’euros d’uranium au Niger en juillet, mais les livraisons se sont ensuite écroulées. Le pays d’Afrique de l’Ouest a ainsi exporté pour 220.000 euros de marchandises vers l’UE en août, toutes denrées comprises, soit une division par 40 des exportations.
Économiquement, les pays européens risquent ainsi de "payer les pots cassés" au Niger, expliquait récemment à Sputnik l’économiste Issoufou Boubacar KadoMagagi.
Orano, géant français de l’uranium présent au Niger depuis des décennies, a d’ailleurs annoncé suspendre provisoirement sa production début septembre. Les sanctions prises contre le pays africain ne permettaient plus l’approvisionnement de certains produits chimiques nécessaires à l’extraction.
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