Le patron de l’Onu évoque le meilleur scénario pour Gaza

L’arrivée d’un nouveau pouvoir politique à Gaza, qui pourrait négocier une solution à deux États avec Israël, semble être le scénario le plus optimal en vue d’une fin de la crise au Moyen-Orient, a déclaré Antonio Guterres, secrétaire général de l’Onu.

Dans le meilleur des mondes. Malgré la poursuite des hostilités dans la bande de Gaza, le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres s’est livré à un exercice d’optimisme, décrivant à CNN quel serait le meilleur scénario pour faire retomber les tensions au Moyen-Orient.

Le retour de Gaza dans le giron de l’Autorité palestinienne, après les opérations israéliennes, serait un préalable nécessaire à l’apaisement, a d’abord déclaré le responsable. Israël devrait par la suite tenir des discussions sérieuses sur une solution à deux États avec l’Autorité palestinienne.

"Nous devons travailler à ce meilleur des scénarios […] Le meilleur des cas serait qu'une Autorité palestinienne renforcée prenne le leadership à Gaza, et qu’Israël accepte de négocier sérieusement une solution à deux États avec le soutien de la communauté internationale", a ainsi déclaré Antonio Guterres à CNN.

Pas de contrôle onusien

Dans le cadre de ce processus, la bande de Gaza pourrait temporairement être placée sous contrôle de l’Onu, même si Antonio Guterres s’est prononcé sur une mise sous tutelle plus longue. Il sera cependant difficile de faire émerger ce nouveau pouvoir politique à Gaza en présence de l’armée israélienne, a encore précisé le responsable.

"Je comprends qu'il sera très difficile pour l'Autorité palestinienne ou pour un groupe des pays arabes d'accepter la responsabilité de Gaza en présence de l'armée israélienne. Je comprends la difficulté. Politiquement, ce sera très sensible. Par conséquent, il est important d’organiser cette transition", a-t-il ainsi expliqué.

Fin octobre, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken avait déjà émis une hypothèse semblable, expliquant qu’une Autorité palestinienne "efficace et revitalisée" pourrait reprendre la gouvernance de Gaza. Le responsable avait d’ailleurs spécialement fait le déplacement en Cisjordanie ce 6 novembre, pour rencontrer Mahmoud Abbas, Président de l'Autorité palestinienne.

D’autres voix ont appuyé l’idée d’une tutelle de l’Onu, comme l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin, qui a évoqué une "administration temporaire internationale à Gaza", sur franceinfo.

"Israël aura, pour une période indéterminée, la responsabilité globale de la sécurité" dans la bande de Gaza, avait pour sa part déclaré le Premier ministre Benyamin Nétanyahou dans un entretien avec la chaîne américaine ABC, ce 7 novembre.