Blocage de Sputnik à l’UE: "Il n'y a pas de loyauté d'expression", selon un ministre burkinabé

© SputnikLe ministre burkinabé de la Communication et de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo
Le ministre burkinabé de la Communication et de la Culture, Jean Emmanuel Ouédraogo - Sputnik Afrique, 1920, 15.11.2023
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L’Union européenne a violé la liberté d’expression en bloquant les agences d’information russes Sputnik et RT en mars dernier, selon le ministre burkinabé de la Communication et de la Culture, interrogé par Sputnik Afrique.
"Ce sont des suspensions de médias qui ont été faites au mépris de toutes les règles, même les plus élémentaires, en matière de liberté d'expression. Nous avons vu en cela, bien sûr, la volonté de faire en sorte qu'il y ait une seule manière de voir le monde qui soit diffusé et que toute voix dissonante n'ait pas droit de citer", a estimé Jean Emmanuel Ouédraogo, lors du Forum international de la Culture à Saint-Pétersbourg.
Selon lui, "il n'y a pas de loyauté d'expression" dans une telle démarche du Vieux Continent, mais "une volonté de faire la propagande". Entretemps, ces pays de l’UE "se présentent comme les grands défenseurs des droits de l'homme".
De son côté, Ouagadougou a même été contraint d’interdire la diffusion de certains médias français qui ont "donné la parole à des groupes terroristes qui tuent au Burkina", a noté M. Ouédraogo.
Prônant le renforcement des échanges russo-burkinabés, le ministre a mis en valeur la nécessité de faire face à ces pratiques européennes qualifiées d’"inacceptables":
"L'enjeu de nos échanges, c'est ça faire en sorte que nos citoyens ne se voient pas imposer des informations traitées d'une seule manière, […] d'imposer une seule manière de voir le monde, du diaboliser ceux qu'on n'aime pas. […] C'est à cela qu'il faut qu'on mette fin aujourd'hui", conclut-il.

"Propagande subversive" de l’UE

Lors d’une interview à Sputnik Afrique en juillet dernier, le capitaine Ibrahim Traoré a également fustigé la politique médiatique de l’UE, notamment certains médias français. Revenant sur la suspension de RFI et France 24, l’homme fort du Burkina a déclaré que son pays, qui est en guerre, n’allait pas "tolérer que des médias viennent essayer d'intoxiquer nos populations et essayer de les manipuler, de faire de la propagande subversive".
En exprimant son incompréhension de la colère de Paris provoquée par ce blocage, M. Traoré a noté que le Burkina avait le droit de mettre au ban des médias, tout comme l’UE l’a fait avec les agences russes.

En décembre 2022, le gouvernement burkinabé a suspendu Radio France Internationale (RFI) "jusqu’à nouvel ordre". Il a reproché au média un "manquement grave" et l’a accusé de propager une "information mensongère".
En mars dernier, la même mesure a été annoncée à l'égard de la chaîne d'information France 24 qui avait pris une interview du chef du groupe terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)*.
*Organisation terroriste interdite en Russie.
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