"Le peuple sénégalais est dans son droit d'appeler à l'aide qui il veut"

Aujourd'hui, comme le monde est devenu multipolaire, le peuple sénégalais peut choisir d'une manière autonome ses partenaires, estime auprès de Sputnik Afrique Zorobilel, organisateur des manifestations à Paris contre le report de l'élection présidentielle au Sénégal.

En effet, lors des manifestations au Sénégal, certains participants ont brandi des drapeaux russes et appelé au soutien de Moscou.

"Je pense que le peuple sénégalais est dans son droit d'appeler à l'aide qui il veut. Si le peuple sénégalais pense que c'est la Russie qui peut apporter la solution au problème du Sénégal, c'est le droit du peuple sénégalais, que nous devons respecter", souligne Zorobilel.

Cette situation n'a rien d'étonnant pour lui et peut avoir lieu dans d'autres pays, comme la République démocratique du Congo, "victime d'un génocide de plus de 15 millions de morts tués parce que le système occidental impérialiste en a voulu ainsi".

"C'est tout à fait normal que ces peuples-là qui deviennent conscients, qui se rendent compte qu'après pratiquement 65 ans d'indépendance, tout ce qu'on leur a offert, c'était la misère, l'exploitation, la servitude. Tout ce qu'on leur a offert, c'était la souffrance indicible", précise-t-il.

Manifestations en France

Des milliers de Sénégalais sont descendus dans les rues dans leur pays pour dénoncer le report de la présidentielle initialement prévue le 25 février. En France également, un rassemblement a eu lieu réunissant quelques centaines de personnes.

"Nous sommes mobilisés dans les rues pour que l'opinion française d'abord puisse comprendre à l'Empire que l'homme africain qu'il a connu il y a six siècles n'est plus le même aujourd'hui", explique l'ogranisateur de la manifestation.

Cet événement est une opportunité de sensibiliser l'opinion française et d'attirer son attention à la politique que l'Élysée mène sur le continent africain, insiste-t-il.

"Nous sommes mobilisés dans les rues parisiennes pour faire que la conscience collective africaine à travers les problèmes de chaque pays puisse être portée par le peuple africain qui est dans la diaspora et qui lui-même peut faire entendre sa voix autrement que nos familles, nos frères et sœurs qui sont restés au pays parce qu'il y a une forme de dictat qui empêche peut-être l'addiction de la vérité par rapport à ceux qui sont sur place au pays et nous qui sommes dans la diaspora", détaille Zorobilel.