"L’Occident ne fait rêver plus personne, surtout en Afrique"

Dans cette édition de L’Afrique en marche, Laurent Brayard, journaliste français et reporter de guerre, notamment au Donbass, rappelle que l’origine de la crise russo-ukrainienne remonte plus loin que le 24 février 2022. Il évoque également la centralité de l’Ukraine dans la géopolitique anglo-saxonne, répondant ainsi à la propagande atlantiste.

"Il est certainement faux de considérer que le conflit en Ukraine a commencé le 24 février 2022, suite à la décision du Président Poutine de lancer l’Opération militaire spéciale pour protéger les populations russophones du Donbass des exactions du régime de Kiev depuis 2014", affirme à Radio Sputnik Afrique Laurent Brayard, historien français, journaliste, reporter de guerre et auteur, qui a passé près d’un an et demi au front dans le Donbass.

"N’en déplaise à la propagande occidentale, le conflit en Ukraine remonte même plus loin que le coup d’État du 23 février 2014 de la place Maïdan à Kiev. Les projets de déstabilisation anglo-saxons et atlantistes de l’Ukraine sont très anciens. On peut évidemment rappeler la Révolution orange de 2004, considéré comme le premier Maïdan. Mais il faut bien savoir que de tout temps, à chaque fois que l’Occident a planifié une attaque contre la Russie, il l'a toujours fait par les deux poumons russes: l’Ukraine et la Biélorussie. Dans ce sens, on peut rappeler la tentative du roi Charles XII de Suède au début du XVIIIe siècle de s’attaquer à la Russie via l’Ukraine, puis Napoléon Bonaparte, lors de la campagne de Russie au début du XIXe siècle, via la Biélorussie. La centralité stratégique de l’Ukraine dans la géopolitique anglo-saxonne à l’égard de la Russie depuis la chute de l’Union soviétique est dans la même lignée historique", indique-t-il.

Dans le même sens, Laurent Brayard estime qu’"en soutenant le coup d’État de Maïdan auquel des mouvements néonazis ont pris part tout en se gargarisant de discours sur les droits de l’homme et la démocratie, l’Occident ne fait rêver plus personne, surtout en Afrique qui n’a qu’une seule envie, c‘est de sortir du système de domination économique et militaire occidental. Un système qui a pillé, violé, floué et manipulé les Africains durant des siècles à son profit exclusif. L’Afrique, qui connaît la dynamique démographique la plus élevée dans le monde avec une élite jeune et bien formée, dispose de tous les moyens, matériels et humains pour avoir une place d’importance dans le monde multipolaire émergent, sous le leadership des BRICS".

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