CARTE BLANCHE POUR L’ANARCHIE

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Les médias occidentaux ont su donner une image prérévolutionnaire de Moscou. Les politiques se sont joints à cette orgie médiatique. La Commission Européenne exprime son inquiétude au sujet de violation des droits de l’homme en Russie.
Les médias occidentaux ont su donner une image prérévolutionnaire de Moscou. Les politiques se sont joints à cette orgie médiatique. La Commission Européenne exprime son inquiétude au sujet de violation des droits de l’homme en Russie. Les députés du Bundestag et du gouvernement s’indignaient à cause de « l’arbitraire » et des « arrestations massives » des membres d’opposition. Le Kremlin, exagère-t-il ? Ou bien est-ce l’Occident qui a sauté une nouvelle fois sur l’occasion de se présenter comme un apôtre des âmes humaines ? L’observateur de « la Voix de la Russie » Sergei Guk donne son commentaire là-dessus.
Les médias russes étaient solidaires avec leurs collègues occidentaux sur un point. Les forces de l’ordre étaient trop actives, elles ont fait preuve de cruauté en dispersant les manifestants et faisant des arrestations. Cela s’est passé lorsque les manifestants ont lancé des pierres et des bouteilles sur les miliciens. Donc, en Occident, en Allemagne et en France, en l’occurrence, dans ces cas, les policiers se contentent de persuader poliment les voyous d’arrêter. Là, les manifestants eux-mêmes et non les autorités décident où ils se rassembleront et par quels rues défileront. La police ne fait que leur ouvrir docilement la voie. Les matraques, le gaz lacrymogène, les manifestants ensanglantés – j’ai dû voir tout cela en rêve lorsque je travaillais en Allemagne. Le film confisqué après les corps-à-corps à Berlin d’ouest, à l’époque – ce n’est qu’un mythe aussi.
Bien sûr, il serait mieux pour les autorités de laisser « la Marche du désaccord » défiler en centre-ville. L’argument que cela perturberait le trafic est peu convaincant. Le chaos au moment de disperser les manifestants a causé des embouteillages plus grands encore. Il fallait s’attendre à ce que les leaders de l’opposition envoient leurs hommes à l’assaut des cordons policiers (tout en se gardant de risquer leurs propres têtes précieuses).
Ils y gagnent, eux : les caméras présenteront les images de la scène sans mentionner les violations des lois. On parlera de 350 personnes arrêtées en omettant de dire que celles-ci ont été libérées trois heures plus tard. Ce n’est pas la France, où les personnes arrêtées lors des désordres étaient gardées pendant plusieurs jours dans des cellules surpeuplées. Ca, ça correspond certainement aux normes démocratiques de l’Union Européenne. Pour ce qui est « des grands » de démocratie américaine, les Européens n’aiment pas en parler. Des centaines de milliers de victimes de cette démocratie parmi les civils succombent en Irak et en Afghanistan. Seule la Russie doit légaliser l’anarchie et le chaos, quelle hypocrisie !
Washington soutient les leaders de l’opposition avec l’argent distribué via les bourses. Le département d’état américain l’a déclaré ouvertement il n’y a pas longtemps. Là, on ne compte pas pouvoir répéter « une révolution rose ou orange » : deux-trois milliers de manifestants professionnels faisant la navette entre Moscou et Saint-Pétersbourg ne changent pas grand-chose. La population ne suivra pas des figures politiques comme l’ex-premier ministre Kassianov qui était peu de temps avant responsable pour la politique qu’il dénonce avec une si grande verve actuellement. Mais l’Occident se sert d’eux pour lancer une hystérie au sujet d’un pouvoir « autoritaire » en Russie. Faute de grives, on mange des merles…
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