MAGHREB : LE PANORAMA DE LA SEMAINE

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LE MAGHREB EST L’OTAGE DU CONFLIT DANS LE SAHAR OCCIDENTAL Nous commençons notre émission
LE MAGHREB EST L’OTAGE DU CONFLIT DANS LE SAHAR OCCIDENTAL
Nous commençons notre émission hebdomadaire » Maghreb : le panorama de la semaine ». Aujourd’hui, vous entendrez un article de l’observateur Alexeï Grigoriev « Le Maghreb est l’otage du conflit dans le Sahara occidental ». A la fin de l’émission, comme toujours, il y aura un bref tour d’horizon dans la région.
Sur certains sites web, on peut voir une information inattendue : une source diplomatique anonyme prétend que la République démocratique arabe saharienne est prête à reconnaitre l’indépendance de l’Abkhazie qui a proclamé unilatéralement son indépendance de Géorgie. Cette information parait peu vraisemblable, écrit Alexeï Grigoriev. D’autre part, on compte dans le monde plusieurs dizaines de territoires litigieux dans le même cas. Il est clair qu’ils cherchent à nouer des liens de solidarités entre eux. Souvent, ces territoires ne sont pas reconnus par la communauté internationale et leur indépendance est rejetée par l’ONU. C’est le cas de l’Abkhazie actuellement. Certains pays comprennent son aspiration à l’indépendance mais les autres, plus nombreux, la rejette de façon catégorique. Parmi ces derniers, il y a ceux qui sont prêts à recourir à la force pour garder les territoires rebelles. Cela concerne moins la République démocratique arabe saharienne. Plus de 40 pays du monde ont reconnu la république, proclamée en 1976 sur une partie du territoire du Sahara Occidental par le front Polisario. Parmi ces pays, ont compte l’Algérie et la république Centrafricaine. Depuis 1984, elle était membre de l’organisation de l’unité africaine, aujourd’hui Union Africaine. Certaines ONG et associations européennes accordent un soutien moral à la République démocratique arabe saharienne. Formellement, l’ONU la prend en compte, puisqu’elle reconnait qu’elle est un des acteurs principaux du règlement du conflit dans le Sahara Occidental. Ce conflit est parmi les plus anciens, non seulement en Afrique. De toute façon, le Conseil de Sécurité de l’ONU n’a pas renoncé au projet d’organisation d’un référendum sur le territoire du Sahara occidental consacré à son autodétermination. Ce projet a été adopté il y a 30 ans et il existe toujours sous une forme modifiée. Mais il n’y a pas beaucoup de progrès sur la voie du règlement du conflit. Il piétine sur place à cause de la position des deux interlocuteurs principaux : le Maroc et le front Polisario. Chacun soutient sa vision de l’avenir du Sahara occidental, énorme territoire (200 mille km carrés) dans le désert au nord-ouest de l’Afrique. Il est assez riche en ressources naturelles. Chacune des parties a ses arguments pour s’approprier le territoire litigieux. A la fin des années 70 et au début des années 80, il y a eu des opérations militaires comme argument ultime. Par la suite, l’ONU a réussi à convaincre les deux prétendants à se mettre à la table des négociations. Bien que les 4 rounds des négociations sous l’égide de l’ONU n’aient pas abouti, on ne peut pas dire que le résultat était nul. Il y a un mois, le CS de l’ONU a adopté une nouvelle résolution en faveur du dialogue entre le Maroc et le front Polisario avec la participation de leurs proches voisins — l’Algérie et la Mauritanie et de quelques autres états qui ont intérêt à la solution du problème du Sahara occidental. Il y aura donc le cinquième round des négociations à Manhasset. On en ignore les délais mais les parties ont déjà fait des déclarations à ce sujet. Les journaux marocains, Nichan et Tel Quel ont publié une interview téléphonique du leader du Front Polisario Mohamed Abdelaziz qui assurait qu’il n’y avait pas d’issue militaire au conflit du Sahara occidental qui l’oppose au Maroc. Au sein du Polisario, nous sommes convaincus qu’il ne peut y avoir d’issue militaire à ce conflit que ce soit en faveur des Marocains ou des Sahraouis », a-t-il déclaré. Les représentants de ces deux journaux étaient parmi les premiers journalistes marocains invités dans la capitale officieuse du Sahara occidental Tindouf depuis le conflit entre le Maroc et le Front Polisario, déclenché en 1975. Les négociations sont très importantes. Un conflit de ce genre ayant duré tant d’années, ne peut être réglé qu’autour d’une table de négociations », a ajouté le chef du Polisario. On ne sait pas si cela peut devenir une devise du cinquième round des négociations de Manhasset sous l’égide de l’ONU. Mais c’est bien un signal lancé par Tindouf à Rabat. De toute façon, les membres du conflit comprennent que la situation actuelle ne peut pas durer éternellement. C’est une impasse et l’issue n’est possible que si les parties acceptent un consensus. Non seulement les deux parties du conflit, mais aussi les autres pays de la région se rendent compte que le Maghreb est devenu un otage de ce conflit. L’inertie de « l’Union du Maghreb arabe », une organisation régionale, est une suite directe des approches opposées au règlement du conflit du Sahara occidental. Des sa naissance en 1989, l’UMA a annoncé qu’elle allait œuvrer pour le rapprochement politique, économique et social des cinq pays maghrébins : l’Algérie, le Maroc, la Lybie, la Tunisie, la Mauritanie. Elle n’a pas su réaliser ses intentions. Le Maghreb entrera dans l’Union Méditerranéenne, qui sera fondée à Paris le 13 juillet. On a du mal à croire que la participation des pays de la région dans la nouvelle organisation sera efficace s’ils ne se débarrassent pas du fardeau de leurs vieux problèmes, y compris celui du Sahara occidental.



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