REFLECTIONS EN MARGE: UNE LECON DE GEOGRAPHIE. Au micro le journaliste indépendant Boris Toumanov

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Les observateurs russes et internationaux avaient toutes les raisons de supposer que l’atmosphère du sommet Ue – Russie à Khabarovsk serait dominée surtout par des litiges accumulés entre Moscou et Bruxelles pendant les deux dernières années. Or même si c’était le cas on constate aujourd’hui que les résultats de cette réunion ont été plus positifs qu’on ne le croyait
Vaclav Klaus, président en exercice de l’Ue, a estimé que le sommet à Khabarovsk «a amélioré la confiance dans les relations russo-européennes». Cependant ce regain de confiance semble basé sur une évolution aussi visible que positive des positions des deux parties dans les problèmes les plus épineux.
On sait que la Russie s’oppose toujours à la Charte énergétique en vigueur en Europe. Moscou voudrait remplacer cette Charte par un nouveau document où à la rigueur en adopter une version radicalement modifiée. Le président Dimitri Medvedev a réitéré à Khabarovsk cette demande en rappelant que dans sa rédaction actuelle la Charte n’est pas apte à prévenir les conflits du genre de celui qui avait opposé en janvier dernier la Russie et l’Ukraine. Les Européens qui sont restés sans gaz et sans chauffage «ont bien retenu ce mois de janvier», a-t-il ajouté. Dmitri Medvedev a averti que la Russie continue d'avoir des doutes sur la volonté réelle et la capacité de l'Ukraine de régler sa note de gaz russe, ce qui laisse craindre une répétition de la profonde crise de janvier entre Moscou et Kiev. Cela pour inviter l’Europe à aider l’Ukraine à payer ses factures de gaz.
Or les responsables de l’Union européenne qui insistaient naguère sur le statut «intouchable» de la Charte énergétique ont été cette fois plus attentifs à la requète de Moscou. En tout cas José Manuel Barroso, président de la commission européenne, n’a pas rejeté l’idée «d’actualisation» de la Charte pour saluer les propositions de M. Medvedev allant dans ce sens.
D’autre part, le président Medvedev a réitéré sa proposition de créer «une nouvelle architecture de la sécurité européenne et la munir d’une base légale qui permettrait d’affronter de manière plus efficace les crises éventuelles». Selon les représentants de l’Ue, cette initiative sera «sérieusement étudiée». Javier Solana, chef de la diplomatie européenne, a précisé à ce sujet que les pays de l’Union européenne et les membres de Osce se réuniront en été prochain pour formuler leur point de vue sur ce problème.
Dimitri Medvedev n’a pas manqué de souligner une fois de plus que la ville de Khabarovsk se trouve à la frontière Est de cet espace commun qu’on appelle traditionnellement la Grande Europe. Une perception adéquate de l’immensité territoriale de la Russie, a-t-il précisé, est un facteur très important pour l’élargissement de la coopération économique russo-européenne.
On peut dire que les responsables européens ont fait à Khabarovsk un premier pas dans ce sens. Ils ont avoué en tout cas qu’ils ne s’attendaient pas à découvrir si loin de l’Europe «une ville tout à fait européenne».
Espérons donc que leurs découvertes en Russie ne s’arrêtent pas là.
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