Le Honduras a dénoncé la Charte de l’OEA

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Tegucigalpa s’est retirée de l’Organisation des Etats américains. Le Ministère des Affaires étrangères du Honduras a dénoncé l’accord avec l’Organisation.
Tegucigalpa s’est retirée de l’Organisation des Etats américains. Le Ministère des Affaires étrangères du Honduras a dénoncé l’accord avec l’Organisation. Cette démarche du gouvernement militaire, porté au pouvoir par un coup d’Etat, place ce pays latino-américain au bord d’un isolement international complet.
Les militaires se sont emparés du pouvoir au Honduras dans la nuit du 28 juin, et le président Manuel Zelaya a été emmené de force au Costa Rica. La confrontation entre le chef de l’Etat et l’opposition s’est aggravée lorsque Zelaya a fait démissionner la haute direction de l’armée. Les militaires ont refusé se garantir le référendum de changement constitutionnel, le président ayant envisagé sa réélection pour un second mandat.
L’Organisation des Etats américains ne pouvait ne pas réagir aux événements au Honduras. Le 2 juillet, elle a sommé Tegucigalpa de rétablir en 72 heures la démocratie et de faire revenir le président Zelaya. Sinon, le pays serait soumis à de dures sanctions internationales, a déclaré à notre correspondant Boris Martynov, directeur adjoint de l’Institut des pays d’Amérique latine.
Une disposition de la Charte de l’OEA met hors la loi les coups d’Etat et le renversement des gouvernements démocratiquement élus, ce qui est passible de sanctions allant jusqu’à l’exclusion de l’Organisation. Le renversement des gouvernements légalement élus n’est pas très populaire en général. Le pays se retrouve automatiquement dans l’isolement politique sur l’arène internationale.
Le secrétaire général de l’OEA Jose Miguel Insulza, arrivé à Tegucigalpa, a demandé aux autorités nouvelles de restituer Zelaya dans ses fonctions constitutionnelles. Mais la Cour Suprême du Honduras a refusé de le faire. La vice ministre hondurienne des Affaires étrangères Marta Lorena Alvarado a déclaré sur la chaine de TV nationale que son pays dénonçait la Charte de l’OEA et que cette décision prenait effet immédiatement. Il s’ensuit que les militaires qui se sont emparés du pouvoir poussent sciemment leur pays vers un isolement international complet. Ils ne peuvent ne pas savoir que leurs démarches entraineront des sanctions politiques et économiques, y compris la suspension des programmes d’aide financière et technique internationale.
Des manifestations des partisans du président Zelaya, les plus massives depuis le coup d’Etat , se tiennent à Tegucigalpa. Même ceux qui soutiennent le gouvernement « de facto » sont descendus dans la rue. Pour le moment il n’y a pas eu d’affrontements.
Les pays d’Amérique latine n’abandonnent pas leurs tentatives de faire revenir le Honduras dans le giron de la famille. Selon le président du Nicaragua Daniel Ortega, Zelaya se propose de regagner le Honduras dimanche, après la réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’OEA. Il est prêt à accompagner le chef légalement élu de l’Etat hondurien avec les présidents d’Argentine et d’Equateur – Cristina Fernandez de Kirchner et Rafael Correa.
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