SERGUEÏ LAVROV : UNE NORMALISATION DES RAPPORTS ENTRE LA RUSSIE ET LES ETATS-UNIS NE MENACE PAS LA SECURITE DE L’EUROPE

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Une normalisation des rapports entre la Russie et les Etats-Unis ne menace pas la sécurité de l’Europe.
Une normalisation des rapports entre la Russie et les Etats-Unis ne menace pas la sécurité de l’Europe. C’est ce qu’écrit le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans son article, publié par « Rossiïskaïa gazeta ».
En principe l’article du ministre des AE de Russie reprend les grandes thèses de sa conférence traditionnelle à l’Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO) à l’occasion de la rentrée universitaire. L’auteur met cependant l’accent sur les relations dans le triangle euro-atlantique, c’est-à-dire entre la Russie, les Etats-Unis et l’Europe, après la fin de la guerre froide. M. Lavrov a remarqué qu’un tournant vers le mieux en politique globale qui en avait résulté n’arrangeait pas tous.
De nos jours, lorsqu’un changement vers un assainissement dans les affaires euro-atlantiques et globales s’est accusé, on voit s’énerver ceux qui profitaient de la politique de confrontation des années dernières, qui voudraient rendre l’Europe otage de son passé, empêcher que tous appliquent une politique regardant l’avenir. On n’a qu’à voir les tentatives de présenter la possibilité même de normalisation russo-américaine comme une menace aux intérêts de l’Europe. Les Etats-Unis vont-ils vraiment entreprendre quelque chose dans le dos de leurs alliés ? Je ne crois pas que l’Amérique ait mérité une telle méfiance. Surtout une Amérique ayant reconnu le besoin de sa propre transformation dans l’esprit du temps. Une tendance dangereuse à associer ses intérêts nationaux à une opposition s’est manifestée dans la récente lettre ouverte de plusieurs ex-hommes d’Etat d’Europe de l’Est au nom du président des Etats-Unis. Ils partent de la logique, suivant laquelle si la Russie gagne, c’est donc à leurs dépens. En réalité, en maintenant une tension dans les rapports russo-américains, eux et leurs peu nombreux compagnons d’idées en Russie compliquent par là les rapports de l’Amérique avec le reste du monde. Le raisonnement ici est simple : tous en ont assez de la tension et souhaitent coopérer, et en conséquence tout retour à la confrontation va éroder encore plus les liens transatlantiques.
Ces derniers ont pu tenir dans l’épreuve difficile en août 2008, lorsque la Russie a été obligée de lancer son opération de coercition de la Géorgie à la paix, après l’attaque de celle-ci contre l’Ossétie du Sud. De l’avis de M. Lavrov, le bon sens a fini par l’emporter, et malgré toutes les complications, le dialogue entre la Russie et l’Occident a été renoué et même a pris une nouvelle dimension. Nous constatons des signes de la compréhension que l’essentiel maintenant c’est de trouver des réponses collectives, et non unilatérales aux menaces et défis communs. Aussi Moscou ne voit-elle pas de solution de remplacement raisonnable à l’interaction entre la Russie, l’Union Européenne et les Etats-Unis, qui doit devenir, en reprenant la formule du président Medvedev, l’ossature de l’unité politique dans la région euro-atlantique, a conclu Sergueï Lavrov.



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