Loukachenko se livre à une chasse aux sorcières

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Les griefs adressés par Minsk aux journalistes russes suscitent de « profonds regrets » de Moscou qui a réagi à l’éventualité de l’interdiction de certains médias russe à nouveau tombés en disgrâce aux yeux de Minsk.

Les griefs adressés par Minsk aux journalistes russes suscitent de « profonds regrets » de Moscou qui a réagi à l’éventualité de l’interdiction de certains médias russe à nouveau tombés en disgrâce aux yeux de Minsk.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a trouvé un nouveau prétexte pour s’en pendre aux journalistes étrangers. Cette fois, ils sont accusés de « faire monter l’hystérie » au sujet de l’économie biélorusse. Les médias russes ont été particulièrement visés. De l’avis de Loukachenko, au lieu de soutenir le peuple frère, ils ne font qu’accentuer l’agiotage qui règne sur les marchés monétaire et de consommation. Le cabinet des ministres biélorusse a  finalement reçu l’ordre d’expulser les médias en question du territoire national. On se demande toujours si ce saut d’humeur sera suivi d’actes mais toujours est-il que  les déclarations de ce genre en disent long sur le pouvoir biélorusse actuel. « Chercher un exutoire  à l’étranger n’est pas la meilleure façon de s’attaquer aux problèmes », a déclaré le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères  russe Alexandre Loukachévitch.

Au lieu d’analyser en profondeur les difficultés que vit réellement la société biélorusse, la situation internationale qui s’était créée autour de la Biélorussie et chercher à les surmonter, Minsk a choisi une solution de facilité. Certes, il, est plus facile de trouver les auteurs de tous les maux à l’extérieur de Biélorussie et d’interdire tout simplement l’activité de plusieurs médias.  Pourtant, cette façon de faire ne contribue pas du tout à améliorer le climat des relations russo-biélorusses ou à réaliser nos accords importants. Elle ne peut que leur nuire.

Ce n’est pas la première fois que les dirigeants biélorusses s’en prennent aux journalistes russes à tels point que certains d’entre eux se sont  officiellement vus interdire l’accès au pays pour avoir soi-disant donné un faux éclairage de la situation en Biélorussie lors de la dernière présidentielle. Certains journaux russes sont même interdits de diffusion en Biélorussie. Quant aux programmés télévisés, seuls les propriétaires des paraboles peuvent les regarder intégralement sous leur forme non censurée.

« Les médias russes en Biélorussie sont la dernière source d’information objective sur ce qui se passe dans le pays. Le fait est que les chaînes de télévision russes font depuis longtemps l’objet de coupures opérées par la censure. Les spectateurs biélorusses n’ont droit qu’aux émissions divertissantes alors que les sujets d’actualité qui se permettent de critiquer la  Biélorussie n’ont plus le droit de rester à l’antenne. Pourtant, les attaques lancées par Loukachenko contre les médias russes s’assimilent à la tentative de soigner non pas la maladie mais ses symptômes. Loukachenko n’avouera jamais que les bagarres devant les bureaux de change sont le résultat de sa mauvaise politique économique. Il dira toujours que les problèmes économiques de la Biélorussie s’expliquent par le refus de Moscou d’accorder de nouvelles tranches de crédits qui s’élèvent à des milliards de dollars, que les médias russes font monter la panique et autres inepties de ce genre. Or, c’est la voie qui ne mène nulle part », explique le journaliste biélorusse Pavel Cheremet.

Le 23 mai, la banque nationale biélorusse a annoncé une dévaluation drastique du rouble biélorusse en faisant monter d’un coup le cours du dollar, 56%, si bien que le taux de change s’est établi à 4930 roubles biélorusses contre 3155 le jour d’avant. Ayant perdu en une nuit la moitié de leurs épargnes, les Biélorusses se sont précipités dans les magasins  pour acheter les produits alimentaires et ménagers. Leurs étals sont actuellement vides et de longues files d’attente s’alignent pour acheter n’importe quelle marchandise. Il est évident que les autorités de Minsk font tout leur possible pour résorber la crise. Pourtant, même si les Biélorusses ne lisent pas la presse et ne regardent pas les émissions télévisées russes, les magasins ne seront pas achalandés du jour au lendemain, les prix ne chuteront pas et les dollars ne seront pas disponibles dans les bureaux de change.

 

 

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