Pendant que les secouristes japonais s’efforcent à stabiliser la situation à la centrale nucléaire de Fukushima et de minimiser les conséquences, le monde entier s’efforce à tirer des leçons de cette tragédie. À la suite du Sommet du G8 à Deauville, où la sûreté nucléaire était l’un des thèmes principaux, un séminaire ministériel s’est déroulé à Paris mardi 7 juin.
C’est le président français, Nicolas Sarkozy, qui a lancé l’initiative de ce forum afin de poursuivre la coopération internationale. Les ministres de 37 pays, sous la direction de la ministre française de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, discuteront des mesures globales qui devraient être prises pour éviter des catastrophes nucléaires comme celle de Fukushima. Quelques installations qui ont été crée dans le cadre d’études spéciales seront présentées à la presse. Comme, par exemple, l’enceinte conçue pour tester les différentes conséquences d’un relâchement d’hydrogène ou une plateforme permettant de tester la résistance de certains équipements au risque sismique.
Mercredi 8 juin, l’estafette va être prise par le forum organisé par le Conseil national sur l'énergie atomique mais aussi dédié à l’accident de Fukushima. Aussi dans un but d’échange d’expérience, les différents participants vont donner leurs points de vue sur les problèmes concernant les centrales nucléaires. Néanmoins, ces deux conférences s’apparentent à une répétition générale avant le grand sommet patronné par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), qui se déroulera à Vienne du 20 au 24 juin.
Mais il est probable qu’une réunion encore plus importante concernant l’énergie nucléaire se tienne à Paris cette semaine. En effet, le ministre français de l’Energie, Eric Besson, a appelé à un débat européen concernant la décision de l’Allemagne à sortir du nucléaire. Sept centrales nucléaires allemandes, les plus vieilles ont déjà été fermées définitivement, et l’Allemagne prévoit la fermeture du dernier des 17 réacteurs d’ici 2022. Cette décision risque de perturber la France pour qui l’Allemagne est exportatrice nette d’électricité surtout en période d’hiver à cause de la surconsommation imposé par les millions de chauffages électriques. Le chemin inverse sera également perturbé puisque la France aussi exporte vers l’Allemagne. Les exportations d’électricité de la France vers l’Allemagne vont aussi augmenter, une augmentation de 43% en avril par rapport à avril dernier a déjà été notée.
Il faut préciser que les centrales nucléaires allemandes produisaient 23% de l’électricité nationale. Mais les décisions prises par les voisins de la France peuvent avoir des répercutions européennes. La France a une position opposée à celle de l’Allemagne concernant ce sujet, les politiciens français supportés par le président Sarkozy ont manifesté leur confiance en l’énergie nucléaire bien que 77% des citoyens français y sont opposés. En effet, le nucléaire représente 17% de l’énergie française et l’électricité d’origine nucléaire représente 78% de la consommation électrique française contre 22% pour l’Allemagne. Le décret de l’Allemagne a été salué par Moscou, Gazprom a déclaré qu’il était en mesure d’importer en Europe autant de gaz qu’il faut.
