Alexandre Gorelik, directeur du centre d’information de l’ONU à Moscou, a accordé une interview exclusive à la Voix de la Russie.
Pour le moment il y a seulement plusieurs observateurs à Damas. Dans les jours qui viennent leur nombre devra augmenter pour atteindre une trentaine de personnes. Selon le plan proposé par Kofi Annan, il doit y avoir plus de 200 observateurs dont la mission est d’aider les autorités et l’opposition à s’entendre.
Malgré la complexité de la tâche, le début de la réalisation du plan de l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie est plutôt encourageant, est convaincu Alexandre Gorelik.
« Le 14 avril dernier le Conseil de sécurité a adopté une importante résolution sur la Syrie. Pour la première fois depuis des mois tous les membres du Conseil de sécurité sont d’accord avec l’ensemble des idées politiques et des propositions concrètes que comporte le texte. La Russie et la Chine ont approuvé la résolution. Il s’agit de dire que le principal organe des Nations unies est responsable de la sécurité et stabilité internationales. Et qu’il donne son aval au plan d’Annan afin de mettre fin aux violences qui causent des victimes parmi la population civile et aux violations des droits de l’homme mais aussi de garantir l’accès à des aides humanitaires à tous les nécessiteux. Tout cela doit créer des conditions pour un règlement politique en Syrie qui amènerait les changements du système politique du pays et la création d’un modèle de gestion démocratique ».
Le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé le gouvernement syrien de se conformer pleinement aux obligations lui incombant en vertu du plan de Kofi Annan. Il s’agit entre-autres d’arrêter les déplacements des unités militaires de l’armée nationale et l’utilisation des matériels lourds et commencer à retirer les troupes des villes. Avec cela, le CS des Nations unies a appelé tous ceux qui ont une influence sur l’opposition syrienne d’en faire usage afin de convaincre celle-ci d’accepter rapidement le cessez-le-feu. Quant aux observateurs onusiens, ils ont la mission de surveiller la situation, explique Alexandre Gorelik.
« Au sein de la mission dont le nombre doit atteindre 250 personnes, le Conseil de sécurité a décidé de créer un groupe spécial d’une trentaine d’observateurs militaires dont six sont déjà arrivés à Damas ».
Entre-temps les experts onusiens en droits de l’homme rapportent les ruptures du cessez-le-feu en Syrie. Selon eux, au cours de ces derniers jours il y a eu des tirs par l’armée gouvernementale et l’exécution de soldats capturés par les rebelles. Ils notent cependant la baisse du niveau de violence général dans le pays. Et pourtant tous ne sont pas convaincus du succès du plan de Kofi Annan. Ainsi la secrétaire d’Etat américain Hillary Clinton a déclaré que les Etats-Unis étaient en train de préparer un nouveau paquet de mesures contre Damas au cas où la mission des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie se solderait par un échec.
