Avant son départ pour Moscou, Shimon Peres, grand esprit novateur âgé de 89 ans, a écrit sur Facebook que sa visite porterait sur « les profondeurs de la mémoire historique et sur les questions urgentes de l'actualité ». Elena Melkoumian, docteur ès sciences politiques et professeur à la chaire de l'Orient contemporain de l'Université humanitaire de Moscou, suppose que le dossier proche-oriental sera au centre des pourparlers entre les présidents de la Russie et d'Israël :
« Cela tient au fait qu'Israël est très préoccupé par le regain de tension en Syrie. La situation n'est pas calme en Palestine. Ce sujet sera également soulevé pendant les négociations. Le troisième sujet concernera sans aucun doute les rapports entre la Russie et Israël ».
En Israël le président est doté de fonctions représentatives et possède peu de leviers pour influer sur la politique nationale. Néanmoins, Shimon Peres est un personnage éminent dans l'arène politique. En 1994 il a reçu le Prix Nobel de la paix pour sa contribution au règlement israélo-palestinien. Il se rend à Moscou pour la troisième fois, rappelle Sergueï Demidenko, expert de l'Institut d'études et d'analyse stratégiques :
« Les relations entre la Russie et Israël ne sont pas exemptes de contradictions. Bien qu'aujourd'hui les deux pays puissent être considérés comme des alliés dans la lutte antiterroriste et, en partie, dans le règlement du conflit en Syrie. Nos pays entretiennent des relations assez chaleureuses. Je ne connais pas d'autre pays où nos dirigeants ont été accueillis aussi cordialement. Avec des chansons et des danses russes. Il est notoire que la Russie et Israël ont supprimé les visas. Les relations se renforcent dans le domaine énergétique. Cependant nous avons de nombreuses divergences. Notamment en ce qui concerne la question iranienne. Nos contradictions sont également évidentes sur la question palestinienne. Ce serait une erreur de dire que cette visite apportera des changements radicaux. Elle a ceci de positif que nous fixons un certain niveau de relations positives entre la Russie et Israël ».
Le chiffre d'affaires annuel des échanges entre les deux pays a augmenté de 10 % pour atteindre 3 milliards de dollars et dépasser le montant d'avant la crise. La coopération s'étend dans les domaines des hautes technologies et de l'espace. Il n'y a pas longtemps la mission Saint-Serge de Jérusalem a été restituée à la Russie grâce au concours du gouvernement israélien. Cette mission n'est pas seulement un monument historique important, mais aussi un centre prometteur permettant à la Société impériale orthodoxe de Palestine de développer les pélerinages à Jérusalem. T
