Les socialistes s’attaquent en douce aux communes

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Possédant la majorité tant au Sénat qu’à l’Assemblée Nationale, le gouvernement socialiste de François Hollande se livre depuis quelques mois à d’intenses travaux de remodelage des lois notamment en matière de faits de sociétés d’ailleurs largement commentés, mais aussi de refontes plus obscures, en particulier sur les élections cantonales et municipales. Petit tour de la situation que les médias de l’Hexagone se gardent bien de révéler.

Alors que le pays est dans une situation économique grave et que toute l’Europe du Sud est menacée, France y compris, par un effondrement de la zone euro, le gouvernement français s’attaque à des réformes inutiles de sociétés. Ces réformes n’existent que pour des raisons électorales et consistent également en des tentatives puériles de redorer le blason en décomposition d’une présidence déjà qualifiée comme la plus impopulaire de toute l’histoire de la République (rien que cela !). Alors que la population française est abreuvée de guerre au Mali, de livraisons d’armes programmées par Laurent Fabius aux islamistes syriens, du sort des anarchistes du groupe libertaire anticlérical Pussy Riot ou des actions des FEMEN, bref tout ce qui est très loin de la France, les parlementaires socialistes ne perdent pas de temps.

Depuis la mi-février, ils sont en effet à l’action pour décider de modifications majeures à propos du mode de scrutin à la fois dans les élections cantonales et municipales. Cette loi inique vise toutes les communes situées entre 500 et 3 500 habitants qui étaient jusqu’à présent astreintes par le « scrutin de liste ». La loi précédente imposait que pour ces petites communes les élus soient choisis parmi les listes des habitants du lieu, logique exemplaire qui consistait à confier aux gens du pays la gestion de leurs propres villages. En abaissant, le seuil aux villages de moins de 500 habitants, le Parti socialiste se livre à un coup de force dans le sein même de la République en écartant sciemment les Français.

La conséquence immédiatement sera de permettre désormais aux partis de la sphère dominante du pouvoir de pouvoir parachuter dans ces communes des politiciens professionnels afin de prendre un maximum de place d’élus locaux dans ce qui était le cœur finalement de la démocratie républicaine française. Désormais des personnages n’ayant aucune connaissance des problèmes internes à ces villages pourront briguer des places, les occuper et surtout peser par effet domino sur le Sénat… Car le deuxième objectif derrière celui de verrouiller un peu plus l’appareil démocratique français est un objectif purement socialiste au sens partisan : éviter une domination de la droite ou d’autres tendances, y compris les non-alignés et si possible s’emparer pour longtemps du contrôle de cette assemblée.

En effet, les sénateurs sont élus par des grands électeurs constitués à plus de 90 % par les élus des communes… En plaçant des parachutés dans les listes dirigeantes des plus petites communes, le Parti socialiste espère ainsi détruire la vie citoyenne de ces villages qui seront contrôlés à des fins politiques pour servir non pas la France mais un Parti et ses partisans. Rarement loi n’a été aussi dangereuse pour la République qu’un tel document. Au-delà du désintérêt total que ces personnages présenteront pour une commune qui ne les intéresse nullement, au-delà des gestions catastrophiques qui découleront de ces « élections », le Parti socialiste fait encore pire, la loi prévoit la réduction des effectifs des conseillers municipaux…

A défaut de prendre le contrôle de suffisamment de petites communes pour pérenniser le contrôle du Sénat, il est clair qu’en diminuant le nombre de ces élus (non-salariés et bénévoles pour la plus grande part), la loi entend réduire leur poids dans l’élection des sénateurs, diminuer l’influence du plus grand nombre, c’est-à-dire des petites communes face à de grosses communes déjà sous contrôle. A défaut de placer assez d’hommes de main à la solde de l’idéologie dominante, le pouvoir en place entend donc saper et scier la démocratie citoyenne, jusqu’à son entité la plus petite : la commune. En taillant dans les effectifs des élus, les politiciens socialistes entendent enlever des pouvoirs et une tribune à des citoyens d’ailleurs souvent non-alignés, issus des villages et qui travaillent bénévolement pour la communauté. Quelle expression plus noble pourrions-nous trouver de la Démocratie ?

Si une telle loi était votée, il est évident que la main mise sur le pouvoir par une oligarchie dominante durant les prochaines décennies sera totale. Au service du Parti socialiste aujourd’hui et de qui demain ? Le gouvernement montre ici sans fard qu’il n’entend ni respecter les droits des Français, ni poursuivre la construction d’un Etat républicain plus juste et plus démocratique, mais faire croire aux Français que cela est le cas tout en usant de tous les moyens légaux pour s’assurer dans les mécanismes de la société une place prépondérante dont il ne sera plus possible de l’éjecter autrement que par la force. La République des Partis que dénonçait déjà Saint-Just dans les noires années de la Terreur révolutionnaire est à l’œuvre. Reste à savoir combien de temps les Français courberont ainsi l’échine. Des heures sombres attendent la France pendant que la Gauche Caviar se régale au banquet de la République !

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