Une guerre vaine en Irak

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Les journalistes britanniques cherchent à nouveau à justifier les autorités britanniques et américaines qui ont déclenché la guerre en Irak. Ils ont tourné à la veille du 10e anniversaire de l’invasion un film-investigation dans lequel ils ont sérieusement déplacé les accents.

George Bush et Tony Blair qui donnaient les ordres de procéder aux bombardements y sont présentés comme les victimes d’une campagne de désinformation et le bain de sang aurait été déclenché par le MI-6 et la CIA.

L’Occident entreprend depuis longtemps de réécrire l’histoire par les journalistes interposés. La BBC s’est notamment illustré par ses reportages et films soi-disant « véridiques » sur la guerre au Vietnam et en Afghanistan en justifiant les crimes de guerre. Pourtant, en dix ans qui nous séparent de l’invasion de l’Irak, ils n’ont inventé rien de mieux que rejeter la responsabilité sur le MI-6 et la CIA pour disculper les dirigeants politiques. Il s’ensuit que les autorités ont reconnu leur erreur et « s’en sont lavées les mains » en pointant du doigt les services spéciaux de mauvaise foi qui ont fabriqué les données comme quoi Saddam Hussein possédait des armes d’extermination massive au mépris des faits évidents. Mais les experts se méfient depuis longtemps des journalistes britanniques. Les services de renseignement ont fait un bon travail et ce sont précisément les politiciens qui ont manipulé les faits, estime Andreï Kortounov, directeur général du Conseil russe des affaires internationales :

« Le travail de renseignement est toujours au service de la politique. Je pense qu’on ne devrait pas mettre en doute le professionnalisme des hommes qui travaillent « sur le terrain ». L’information qu’ils ont pu recueillir était sûrement objective et exacte mais elle se déforme fortement en aval du processus bureaucratique si bien qu’à la place du tableau réel nous avons finalement celui qui convient aux politiciens ».

Les pays de la coalition sont trop enlisés dans le conflit irakien et les publications « idéologiquement dans la ligne » ne pourront plus les aider. C’est dès le début des années 1990 que les troupes occidentales contrôlaient les provinces riches en hydrocarbures dans le nord et le sud de l’Irak. A cette époque déjà, l’aviation britannique, française et américaine portait des frappes ponctuelles sur l’armée irakienne en faisant valoir une éphémère menace pour les troupes de la coalition dans les régions qu’elles contrôlaient. La démocratie pour les Irakiens était le dernier de leurs soucis. C’était une tentative de diviser l’États pour s’approprier les régions pétrolifères. Il semble bien que l’Occident ait pu arriver à ses fins, - note le vice-directeur de l’Institut d’analyse politique et militaire Alexandre Khramtchikhine :

« Le régime qui s’est établi en Irak est vaguement démocratique à l’aune proche-orientale mais l’état est très faible et son devenir est incertain. Le Kurdistan fait pour la forme partie de l’Irak mais c’est une réalité un État quasiment indépendant. Les sunnites et les chiites s’entendent très mal et l’État risque de se désintégrer non pas en deux mais même en trois parties ».

Les États-Unis préparent en ce moment le même scénario pour l’Iran en cherchant le moindre indice de présence d’arme nucléaire. Pourtant, de nombreux experts sont sûrs qu’il n’y en a pas qu’il n’y aura pas dans l’immédiat. L’administration d’Obama hésite encore et préfère s’abstenir de toute action résolue consciente qu’elle est des conséquences éventuelles, - estime l’expert de l’Institut du Proche-Orient Serguei Sereguitchev :

« J’espère que les Américains ont tiré des leçons de la campagne irakienne. L’Iran est plus fort que l’Irak et est préparé à la guerre. Mais si les États-Unis lui refont le coup irakien, nous perdrons tout le Proche-Orient. S’ils déclenchent la guerre, l’Iran sûrement défait mais il mettra alors sa puissance financière à la disposition des organisations terroristes et ce sera le collapse terroriste. Ce sera la fin du Liban qui sera mise en coupe réglée par le Hezbollah et la Syrie subira le même sort ».

En évaluant les bilans de la guerre en Irak et des conflits montés de toute pièce au Proche-Orient, les experts notent qu’aucun de ses pays ne menaçait ni les États-Unis, ni l’Europe. L’occident s’est induit en erreur, a inventé un problème et tenté de le résoudre. Mais la vie des centaines de milliers d’innocents est le prix trop lourd de la paix et de la liberté qui n’existent pas toujours.

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