Extrême-droite : création d’une alliance nationaliste européenne

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Aux prochaines élections au Parlement européen les nationalistes vont faire front commun en créant la coalition Alliance européenne pour la liberté.

Les experts estiment cependant que l’apparition de ce nouveau bloc n’aura pas d’incidence majeure sur le rapport de forces existant.

C’est Marine Le Pen, présidente du Front National français, qui a annoncé aux journalistes la création de cette nouvelle structure. Elle a d’ailleurs insisté sur l’euroscepticisme propre à toutes les personnalités politiques d’extrême-droite en Europe quel que soit le pays.

« Il vaut mieux parler d’euroscepticisme plutôt que de nationalisme en tant que tel. Parce que le nationalisme diffère en fonction du pays membre de l’Union européenne, alors que l’euroscepticisme, c’est ce qui les réunit tous ces pays et qui pourrait servir de fondement pour une coalition »,explique Sergueï Outkine du Centre de l’analyse conjoncturelle de l’Académie des sciences de Russie.

En France Marine Le Pen devient de plus en plus populaire. Selon les sondages, un tiers des Français considèrent aujourd’hui qu’elle doit jouer un rôle important dans la vie politique du pays. Dernièrement, Alain Delon a dévoilé ses sympathies pour le Front national. On observe des tendances similaires bien que moins fortes, dans d’autres pays européens où l’extrême-droite lève la tête, explique Nikolaï Kavechnikov, directeur du département de l’intégration européenne de l’Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO) auprès du ministère des Affaires étrangères de Russie.

« Je ne peux pas dire que l’extrême-droite est en train de s’emparer du pouvoir. Sa participation au processus politique devient cependant de plus en plus forte et ce, pour des raisons évidentes. Il s’agit avant tout du mécontentement suscité par la situation liée aux immigrés. Il s’agit aussi, en partie, de l’opposition entre l’idée qu’on se fait de l’Etat national et de la souveraineté et la politique menée par Bruxelles. Mais aussi l’image dont bénéficie l’Union européenne : une structure non-démocratique qui cherche à contrôler tout et tous, qui intervient dans les domaines où elle n’a aucun rôle à jouer, selon les nationalistes. »

A ceci il faut ajouter que les difficultés économiques éprouvées par l’Union européenne permettent à l’extrême-droite de gagner davantage de points. Mais cela ne veut nullement dire que les nationalistes joueront un rôle plus grand au Parlement européen dans l’avenir, estime Sergueï Outkine.

« Il faut faire attention à ceci : dans les conditions où les radicaux bénéficient d’un soutien plus grand, les grands partis qui sont les partis du centre, peuvent s’avérer capables de mettre en place une sorte de « cordon sanitaire » et d’agir en commun dans le but d’éviter que les radicaux ne prennent le pouvoir. »

Du reste, il faut tenir compte d’un autre facteur lié aux résultats de l’extrême-droite aux élections au Parlement européen. Ces élections ne sont pas jugés sérieuses par beaucoup d’Européens qui considèrent que cette institution n’a pas d’influence directe sur leur vie. C’est pourquoi ils sont prêts à donner leurs voix à ceux pour qui ils n’auraient pas voté lors des consultations nationales. Et cette position profite tant à l’extrême-droite qu’à l’extrême-gauche. T

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