Pénurie d’eau dans le monde : l’ONU tire la sonnette d’alarme

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Le problème des ressources hydriques revêt une acuité grandissante dans de nombreuses régions du monde. Actuellement, c’est en Afrique du Nord que la situation est la plus préoccupante

Lors de sa dernière rencontre avec les ministres égyptiens des Affaires étrangères et de la Défense à Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a souligné la nécessité de conclure des accords mutuellement avantageux en vue de régler le problème de l'eau.

Du point de vue de l’approvisionnement en eau, le monde arabe se trouve dans une situation extrêmement difficile. Avec 5 % de la population de la planète, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord ne possèdent que 0,9 % des ressources mondiales en eau. En effet, de nombreux pays vivent grâce à une seule source. En l’occurrence, une dizaine de pays se partagent le bassin du Nil. Des quotas leur attribuent une part des eaux du fleuve. Comme l’Egypte se trouve sur le cours inférieur, il se taille la part du lion.

« Un accord portant sur le partage des eaux du Nil a été signé au milieu des années 1950 entre l’Egypte et le Soudan. Le problème est que la situation industrielle, agricole et écologique des années 50 n’est pas la même qu’au XXIe siècle. Les villes se développent rapidement, la population et le volume de la production augmentent. Tout cela exige toujours plus d’eau douce. Le cadre juridique de l’époque peut servir de base à de nouveaux accords, mais il doit être actualisé », explique Marina Sapronova, orientaliste à l’Institut d’Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO).

Quand l’Egypte était la principale puissance de la région, personne ne contestait ses droits sur l’eau. A l’époque, l’Ethiopie a décidé de construire un barrage, mais le navire transportant les équipements nécessaires a été coulé par un avion égyptien. Aujourd’hui, la situation a changé dans la région. Addis-Abeba a entamé le projet « Renaissance ». Il s’agit de construire une centrale hydroélectrique sur le cours supérieur du Nil Bleu, artère principale du grand fleuve. Les alliés de l’Ethiopie sont le Kenya, le Soudan, le Soudan du Sud et le Djibouti. Les Ethiopiens ont promis de leur vendre de l’énergie électrique, déficitaire dans la région. L’Egypte tente de s’opposer au projet par crainte de perdre une partie considérable des eaux du Nil. Mais aujourd’hui un conflit armé n’est pas une solution. Le Caire a déjà reconnu la nécessité d’accords mutuels. L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont entamé les négociations sur la question de l’eau, sans efficacité. La communauté internationale, dont la Russie, emploient tous les efforts en vue d’élaborer une décision qui conviendrait à tout le monde.

La situation est la même dans la région d’Asie Centrale. L’Ouzbékistan menace ouvertement le Tadjikistan de lui déclarer la guerre si Douchanbé construit la centrale hydroélectrique de Rogun sur la rivière Vakhch, privant ainsi l’Ouzbékistan de son approvisionnement en eau.

La population de la Terre augmente et consomme de plus en plus de ressources naturelles. D’ici dix ans, 45 % des habitants de la planète vont souffrir de la pénurie d’eau, selon les données des Nations Unies. La tendance actuelle est telle que la question de l’eau deviendra bientôt cruciale pour la diplomatie internationale. T

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