En mars dernier Angela Merkel a déjà parlé du déclin de ce sommet mondial autrefois fondamental. La chancelière allemande a alors souligné que « les conditions n'étaient pas réunies pour un format aussi important que G8 ». Cependant les problèmes politiques étaient prépondérants dans le G8 au cours de ces dernières années. La directrice de l'Institut des organisations internationales et de la coopération internationale Marina Larionova estime que l'exclusion de la Russie du G8 a privé ses membres de la clé de solution d'une grande quantité de problèmes :
« Il est très difficile de résoudre des problèmes politiques et ceux de sécurité régionale en absence de la Russie. Cela ressort du dernier document du G7 : le communiqué de Bruxelles sur la politique extérieure. Avant de tels communiqués étaient traditionnellement consacrés à la recherche des approches eu égard aux questions différentes relatives à l'Iran, à la Sytie ou à la Libye. Le dernier communiqué est lapidaire et ne renferme aucune déclaration nouvelle. Il ne contient aucune percée sur ce plan ».
Quant aux problèmes concernant l'économie et le commerce soulevés traditionnellement par le G8, ils se retrouvent dans l'ordre du jour du G20. Le professeur de l'Académie de l'économie nationale et de la fonction publique près le président de Russie Vladimir Stol signale :
« Le G8 est un forum assez conventionnel qui ne possède aucune fonction législative ni une structure organisationnelle. C'est pourquoi le format du G20 dans lequel entrent les mêmes huit pays paraît actuellement meilleur. Le format de G20 est un format plus élargi avec la participation des représentants des autres continents. Ce sont en tout premier lieu des économies émergentes telles que le Brésil, la Chine et plusieurs autres ».
Les experts notent qu'étant donné le caractère fermé du G8, le départ d'un membre conduit toujours à l'abaissement du statut de ce forum. Surtout s'il s'agit d'un membre comme la Russie. Vladimir Stol trouve que la perte d'un acteur si fort aura un impact négatif sur le statut du G8 prenant en considératon le rôle toujours grandissant de la Russie dans l'arène internationale. Personne ne parle certes de la disparition totale de l'organisation. Le G7 reste le principal terrain de discussion des puissances occidentales. Cependant, selon l'expert du Fonds de la perspective historique Pavel Sviatenkov, son influence se réduira peu à peu à néant :
« L'influence du G7 ira en diminuant à cause du G20 et des autres forums. Le poids économique général des pays occidentaux baisse dans le monde au profit des puissances comme la Chine, le Brésil et l'Inde. Il va de soi que le rôle du G7 diminuera au fur et à mesure de la baisse du poids industriel de l'Occident dans l'économie mondiale ».
Ces derniers temps l'Occident revient à l'idée du rétablissement du format de G8. Au lendemain du sommet de Bruxelles la ministre des Affaires étrangères d'Italie a exprimé l'espoir que la Russie regagnerait bientôt le club. La même idée a été formulée à Paris. Les dirigeants occidentaux se rendent compte de l'impossiblité de faire face aux problèmes, vieux et nouveaux, sans la participation de la Russie. N'oublions pas qu'ils se sont multipliés depuis l'exlusion de la Russie. Le seul problème des combattants de l'Etat islamique en vaut deux !
