Newport n’a pas marqué un nouveau jalon pour l’OTAN

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Le sommet de l’OTAN à Newport (pays de Galles) a été parmi les plus contradictoires dans l’histoire de l’Alliance atlantique. Malgré les tentatives des Etats-Unis et de leurs proches alliés d’Europe de l’Est pour faire de l’OTAN un groupement antirusse et pour la rapprocher de très près des frontières russes, ce forum a enregistré une montée de désaccords au sein de l’Alliance.

Les « faucons » antirusses, en quoi se sont-ils concrètement trompés ? Ils n’ont surtout pas réussi à faire de l’Ukraine le point principal de l’ordre du jour du sommet. Les travaux du forum étaient dominés par le thème de l’extrémisme musulman dans le contexte de l’activation des combattants de l’Etat islamique (EI) au Proche-Orient. Cela a amené de nombreux participants aux discussions de Newport à modérer leur ardeur antirusse. Car pour lutter avec succès contre les combattants islamistes, il faut coopérer avec la Russie. Or, l’implantation de systèmes antimissiles en Roumanie et celle d’un groupe d’aviation américain en Estonie ne pourront pas contribuer grandement à cette lutte.

Un autre élément clé du sommet de Newport, c’est le refus de fait de plusieurs pays conduits par l’Allemagne de confirmer la décision semble-t-il déjà concertée de créer dans le cadre de l’OTAN une unité de réaction rapide et de déployer cette unité à proximité des frontières russes. Il a été seulement décidé de déployer des entrepôts supplémentaires d’armes et de munitions ainsi que du matériel de guerre dans les pays « intéressés » d’Europe de l’Est, en premier lieu en Pologne et dans les pays baltes. Cette « discrétion » n’est pas du tout fortuite. Dans les conditions géopolitiques difficiles de nos jours, l’Occident craint manifestement un face-à-face avec la Russie, notamment compte tenu des processus d’intégration dans l’espace eurasiatique et surtout de l’alliance russo-chinoise en gestation, a raconté à La Voix de la Russie Konstantin Sivkov, vice-président de l’Académie russe des problèmes géopolitiques.

« L’alliance russo-chinoise revêtait jusqu’à une époque récente un caractère purement économique. Cependant, à l’heure actuelle elle se transforme en une alliance politico-militaire. Ce processus est très dangereux pour nos partenaires occidentaux. Il met en cause la domination elle-même de l’Occident à l’échelle mondiale. »

« Etant donné ses relations culturelles, linguistiques et économiques séculaires avec l’Ukraine, la Russie est prête à mettre en jeu beaucoup plus de choses que l’Occident pour influer sur Kiev. La Russie estime vital pour sa défense nationale d’empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN », écrit le quotidien américain The Wall Street Journal en caractérisant la répartition actuelle des forces autour de la crise ukrainienne. Comme en témoignent les résultats du sommet de Newport, de nombreux membres de l’Alliance atlantique sont portés à souscrire à cet avis ou du moins à essayer de comprendre la position russe.

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