L’Algérie pourrait mettre fin à ses importations de blé pour l’année prochaine

© AP Photo / Charlie RiedelBlé
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En raison de l’abondance de la production et des mesures prises à l’encontre des minoteries frauduleuses, l’Algérie a la «possibilité de ne pas recourir à l’importation» de blé, a affirmé le ministre du Commerce. Le marché algérien est convoité par plusieurs pays producteurs, dont la France et la Russie.

Sur fond de concurrence commerciale entre plusieurs pays, dont la France et la Russie, pour accaparer le marché du blé en Algérie, Saïd Djellab, le ministre algérien du Commerce, a affirmé, jeudi 22 août, que son pays pourrait bien ne pas recourir à l’importation de cette denrée, a indiqué l’Algérie Presse Service (APS).

«La production abondante de différents types de céréales enregistrée cette année et la valorisation du produit national de blé dur, tendre et d'orge permettra de ne pas recourir à l’importation du blé cette année», a affirmé le ministre, lors d’une visite de travail à la wilaya (région) d’El-Taref, dans l’est du pays.

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En plus de la production, le ministre a mis en avant les différentes mesures prises par le gouvernement concernant l’assainissement des minoteries et, ainsi, la réorganisation et la rationalisation de l’importation du blé.

«La possibilité de ne pas recourir à l’importation de produit subventionné [dont blé, ndlr] existe eu égard aux mesures prises par le gouvernement à l’encontre de certains propriétaires de minoteries frauduleuses qui contournent les lois pour profiter des subventions allouées par l'État», a expliqué le responsable.

Un total de 45 minoteries fermées par l’État

Mercredi 10 juillet, le gouvernement algérien a pris la décision de fermer 45 minoteries dans le cadre de la réorganisation et l'assainissement de la filière céréalière, a indiqué un communiqué relayé par l’APS.

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À cet effet, Djamila Tamazirt, la ministre de l'Industrie et des Mines avait présidé, le samedi 13 juillet, «une réunion regroupant, les responsables du groupe public Agrodiv et de ses filiales pour établir un plan d'action qui vise à pourvoir au déficit de l'offre que pourrait induire la fermeture des minoteries par les pouvoirs publics afin d'éviter toute probable rupture ou perturbation d'approvisionnement du marché», a rapporté l’APS. Lors de cette réunion, Mme Tamazirt a instruit les responsables de son secteur «de mobiliser tous les moyens et préparer la logistique nécessaire pour satisfaire la nouvelle demande du marché», a-t-elle ajouté.

La réunion a permis aussi de procéder à «l'examen et l'évaluation des capacités de production et de stockage des moulins relevant du groupe Agrodiv, ainsi que le réseau de distribution des filiales». «Cet état des lieux a permis de constater le potentiel dont dispose ces entités publiques», a souligné le communiqué.

La concurrence sur le marché algérien

Selon un rapport publié par le site français Ports et Corridors consacré à la campagne céréalière 2018/2019, l’Algérie a importé 4,6 millions de tonnes de blé tendre depuis la France. Ce taux est en hausse de 34% par rapport aux quantités importées durant la saison 2017/2018. Par ailleurs, le site a indiqué que les fournisseurs français voyaient avec crainte l’arrivée du blé russe sur le marché algérien.

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Selon la même source, 55% des approvisionnements de l’Algérie durant cette période ont été fournis par les céréaliers français. Ces quantités de blé constituent le triple de ce que l’Algérie a importé de l’Hexagone durant la saison 2016/2017.

Tout en rappelant qu’un lot test de 21 tonnes de blé russe avait été envoyé en Algérie pour des analyses, Ports et Corridors a souligné qu’avec la hausse de sa production prévue en 2019, la Russie pourrait être le trouble-fête des Français sur le marché algérien. À ceci s’ajoute la part que pourrait accaparer l’Argentine durant la prochaine saison, bien que sa présence actuelle sur le marché algérien ne soit pas concurrentielle.

​Durant la saison 2018/2019, le même rapport a indiqué que l’Algérie avait produit 3,9 millions de tonnes de blé, quantité en hausse de 61% par rapport à la saison précédente. Le gouvernement algérien a prévu de rendre le pays autosuffisant en blé dur pour les prochaines années, a précisé Ports et Corridors.

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