Un médecin algérien met en garde contre la présence possible des variants du Covid-19 dans le pays

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«On ne fait pas de séquençage [de l’ADN des gènes du virus, ndlr] de la Covid-19», confie à TSA le chef du service d’oncologie au Centre Pierre et Marie Curie d’Alger, pointant le danger de ne pouvoir ainsi pas déterminer si les variants britannique et sud-africain du virus sont présents dans le pays.

Dans un entretien au site d’information Tout sur l’Algérie (TSA), le chef du service d’oncologie au Centre Pierre et Marie Curie d’Alger, le Pr Kamel Bouzid, tire la sonnette d’alarme quant à l’incapacité des laboratoires nationaux d’identifier la présence, ou non, en Algérie des variants britannique et sud-africain du Covid-19. Il fustige par ailleurs le retard dans le lancement de la campagne vaccinale.

«On ne fait pas de séquençage [de l’ADN des gènes du virus, ndlr] de la Covid-19, donc on n’est pas en mesure de dire si on a le variant britannique ou sud-africain en Algérie à cette heure-ci», prévient le Pr Bouzid.

Et d’expliquer qu’«en Algérie, il y a des tas de séquenceurs, mais personne ne sait les faire marcher. Ou alors ceux qui savent les faire marcher n’ont pas les réactifs».

«Il manque toujours dix-huit sous pour faire un franc»

Pour Kamel Bouzid, l’Algérie n’est «pas à l’abri de ces variants, que ce soit le britannique ou sud-africain ou d’autres variants qui seront découverts».

«On ne sait pas si ces souches sont déjà rentrées dans le pays, faute d’avoir fait des séquençages en temps et en heure», déplore-t-il, ajoutant qu’«on est dans la problématique qu’il manque toujours dix-huit sous pour faire un franc».

Quid de la campagne de vaccination?

Concernant la campagne de vaccination, le Pr Bouzid estime que le dossier a été très mal géré par les autorités, pointant «un énorme» retard quant à son lancement.

«L’Algérie est très en retard dans la vaccination», regrette-t-il, «il aurait fallu prendre ses dispositions dès le mois de juillet [2019, ndlr], ce qu’ont fait d’autres pays […]. Débarquer fin décembre pour dire on va vacciner en janvier, même le Qatar avec ses moyens ne le fait pas». Il affirme que «l’urgence, c’est le vaccin quel qu’il soit. Je n’ai pas d’état d’âme, qu’il soit russe, chinois, indien, américain ou autre».

L’Algérie, qui a opté le 10 janvier pour le vaccin russe anti-Covid Spoutnik V, aura besoin de plus de 40 millions de doses pour vacciner le nombre de citoyens nécessaire à l’établissement de l’immunité collective, a expliqué le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique en charge du suivi de l’épidémie, lors d’une intervention sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale algérienne.

Évoquant le début de la campagne vaccinale prévu pour la fin janvier, le Pr Mahyaoui a indiqué qu’«un seul laboratoire ne pourra à lui seul fournir toute la quantité nécessaire à l’Algérie», informant que son pays avait également choisi les vaccins développés par les laboratoires chinois Sinopharm et suédo-britannique AstraZeneca.

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