Le «Silence des agneaux» sur le bouclier antimissile en Europe

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Les mesures annoncées par Dmitri Medvedev mercredi en réponse au projet américain sur le bouclier, n’ont pas eu d’écho en Europe. Les politologues analysent la situation.

Chose étonnante. Le président Dmitri Medvedev annonce des mesures sérieuses de rétorsion concernant le bouclier antimissile en Europe, mais les médias et hommes politiques européens sont restés muets. Seuls deux ou trois périodiques ont évoqué dans leurs titres une banale «menace» russe.

Seul, le secrétaire général de l’OTAN a rompu le silence. Mais dans sa déclaration on n’a entendu rien d’original. Les mêmes phrases sur la disposition à coopérer avec Moscou dans le domaine de défense antimissile, alternées d’assurances que le système antimissile n’interceptera que des missiles iraniens, et non pas russes. Le thème est commenté par l’observateur Sergueï Gouk et les experts de Voix de la Russie - le politologue Sergueï Karaganov, membre du Conseil pour le développement de la société civile et les droits de l’homme auprès du président de Russie et le politologue et professeur allemand Arno Klönne.

Infographie: Bouclier antimissile européen: la position russe

Ce «Silence des agneaux» en Europe est assez symbolique. Car nier que la Russie a le droit légitime d'assurer sa sécurité nationale revient à présenter un indice sûr de ne pas avoir toute sa raison. Comme, d'ailleurs, pour le Kremlin – de se fier aux promesses verbales de l’Occident. Nous en avons entendu assez.

«Les Européens craignaient un détachement des Américains de leur sécurité», analyse politologue Sergueï Karaganov, membre du Conseil pour le développement de la société civile et les droits de l’homme auprès du président de Russie. «A présent, la question, liée au bouclier antimissile est pour eux quasi-inexistante, ils l’éludent. Tandis que l’administration actuelle des Etats-Unis doit céder aux républicains, qui ont une foi totale en leur système de défense antimissile».

Bien entendu, il ne faut pas croire les paroles. D’autant que l’Occident a démontré lui-même qu’il n’était pas digne de confiance. La dernière fois c’était Moubarak et d'autres dictateurs des pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, qui étaient avant les meilleurs amis et ont été ensuite trahis de la façon qu'on sait.

Et les Européens comment se sentent-ils dans la situation présente? Ce qui se passe maintenant ne leur rappelle-t-il pas la situation du début des années 80 du siècle dernier avec le déploiement des «Pershing» et de missiles de croisière américains ?

«A l’époque la spirale de la course aux armements, à laquelle participait l’URSS, était pour elle économiquement ruinante», explique le politologue et professeur allemand Arno Klönne. «Une dilapidation insensée des biens du peuple. On craint quelque chose de semblable à présent aussi. Je crois qu’il serait politiquement plus raisonnable de rompre cette spirale et de ne pas répondre par des missiles aux missiles de la partie adverse. La sensation de menace est ici, bien sûr, beaucoup moindre qu'avant».

Les média jouent, certainement, un rôle essentiel dans le calme social des Européens. Tout le monde sait comment ils s’évertuent lorsqu’il faut faire d’une mouche un éléphant. Surtout quand il y a une commande: mettre l’accent sur le thème d’une «menace de l’Est». Il est donc tôt de mettre un point final à l'histoire des missiles-antimisiles.

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