La péninsule de Corée dégringole précipitamment vers une guerre

© © Photo : RIA NovostiLa péninsule de Corée dégringole précipitamment vers une guerre
La péninsule de Corée dégringole précipitamment vers une guerre - Sputnik Afrique
S'abonner
Les autorités nord-coréennes ont proposé aux missions diplomatiques étrangères de penser à évacuer leur personnel de Pyongyang. Le MAE de Russie n’y entrevoit pas pour le moment de raison pour paniquer. En même temps, l’escalade dans la région est évidente.

Pour le moment la tension monte. Selon les données du renseignement sud-coréen, la Corée du Nord a transporté sur son littoral oriental deux missiles de moyenne portée sur des lance-engins mobiles. Précédemment, on informait de l’intention de la Corée du Nord d’effectuer un lancement de missile le 15 avril à l’occasion du jour anniversaire du fondateur de la RPDC – Kim Il-Sung.

En principe les missiles de classe Musudan d’un rayon d’action de plus de 3 000 km, sont capables de frapper des cibles dans tout le territoire de Corée du Sud et du Japon, ainsi que dans l’île de Guam dans la partie occidentale du Pacifique. Or les experts mettent en doute leur réelle capacité de combat.

Les participants à l’opposition se trouvent pris dans un piège. On considère que la rhétorique belliqueuse est nécessaire à Pyongyang pour intimider l’Occident. Autrement dit les choses peuvent parfaitement aller jusqu’à un conflit local, estime Gueorgui Toloraya, qui dirige les programmes d’étude coréens à l’Institut de l’Economie auprès de l’Académie russe des sciences :

« Cela profite plutôt à la partie nord-coréenne. Puisque sans cela tous les nombreux propos grandiloquents s’avèrent sans résultat. En cas où les Etats-Unis et leurs alliés ne céderont pas aux exigences nord-coréennes, Kim Jong-un perdra la face. Personne ne va le craindre. Alors qu’il fallait à la Corée du Nord de démontrer le sérieux de leurs intentions « d’une petite guerre victorieuse », voire d’un conflit local ».

Une guerre d’envergure ne profitera en effet à personne. La Corée du Sud possède une infrastructure trop complexe et une économie industrialisée. Pour elle il est plus simple de se racheter. Bien que si Pyongyang décide en réalité faire usage d’armes de destruction massive (pas nécessairement une bombe atomique, armes chimiques suffisent), alors il ne restera rien d’autre aux Américains que de rejeter la Corée du Nord dans l’âge de pierre.

D’autre part, quand on passe aux actes, presque toujours la confrontation prend une nouvelle qualité. Pour cette raison Pyongyang doit cent fois soupeser les pour et les contre avant d’appuyer sur le bouton. Voici ce que dit Valéry Denissov, docteur en histoire, agrégé en droit, professeur de la chaire de l’Orient à MGIMO :

« La situation est très tendue. Surtout après la session plénière du Comité Centrale du Parti du travail de Corée et de session de l’Assemblée populaire suprême de la RPDC, qui a adopté l’arrêté « Sur l’affermissement ultérieur du statut du pays, possédant l’arme nucléaire à des fins de défense ». La tâche consiste à garder la situation dans le terrain politique et diplomatique ».

On a pourtant l’impression que les principaux acteurs n’éprouvent pas d’optimisme particulier. Les jeux à la déstabilisation sont finis. La situation à présent est telle qu’il suffit d’une erreur humaine élémentaire, d’un à-coup technique ou d’une provocation pour que le conflit éclate.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала