Un ékranoplane développé par la Chine ?

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Les médias chinois ont annoncé les premiers vols d'essai du nouvel ékranoplane chinois CYG-11. Par son apparence et ses caractéristiques, c'est une copie conforme de l'ékranoplane russe EK-12 Ivolga (loriot).

Ce qui permet de dire que la coopération russo-chinoise dans le domaine des avions à effet de sol lancée il y a quelques années a commencé à produire des résultats concrets. L’Ivolga, développé par un groupe d'ingénieurs sous la direction de Viatcheslav Kolganov est fabriqué par le groupe Poliot qui se spécialise dans le matériel spatial.

Poliot a déjà conclu des contrats avec les Chinois. En 2011, Kalganov en personne a longtemps séjourné en Chine. Des visites dans ce pays ont été effectuées auparavant par d'autres spécialistes dans ce domaine, notamment par les employés du Bureau d'études central Alekseïev, principal centre de développement des ékranoplanes à l'époque soviétique. Ces spécialistes ont aidé la Chine à développer plusieurs types d'ékranoplanes compacts.

La construction des ékranoplanes ne devrait pas poser de problèmes en Chine. D'autant plus que l’Ivolga utilise deux moteurs automobiles BMW S38 tout à fait accessibles aussi bien aux constructeurs russes que chinois. Il est beaucoup plus intéressant de savoir si l'ékranoplane chinois sera demandé.

En URSS et en Russie le sort des ékranoplanes a suivi un trajet sinueux. L'Union soviétique était leader dans le domaine des ékranoplanes. On connaît les percées réalisées par l'ingénieur de talent Rostislav Alekseïev. Il a construit le modèle géant KM (« Monstre de la Caspienne ») de 544 tonnes qui est resté pendant de longues années l'aéronef le plus grand du monde. En outre, il a construit plusieurs ékranoplanes d'assaut : l’Orlionok (Aiglon) capable d'embarquer 150 paras, ainsi qu'un ékranoplane expérimental porteur de missiles de croisière, le Loun (le busard).

Cependant les militaires ont été déçus par ce matériel dès l'époque soviétique et ont refusé de financer le projet. Du point de vue des spécialistes militaires, les ékranoplanes étaient plus vulnérables face aux chasseurs et missiles ennemis que les avions à cause de leur faible vitesse. En plus, leur distance franchissable, leur charge utile et leur armement étaient absolument inférieurs à ceux des navires. En outre, les gros ékranoplanes sont trop chers. La combinaison des navires et de l'aviation permettait d'obtenir le résultat recherché à moindres frais. Il convient de noter que les avions à effet de sol n'ont pas connu de large développement dans les forces armées des Etats-Unis et des autres grands pays européens. Apparemment, les militaires ont tirés les mêmes conclusions.

En Chine, les ékranoplanes peuvent trouver leur niche dans les forces armées en raison des conditions géographiques uniques qui n'existent nulle part ailleurs : ni en Russie, ni dans les pays européens, ni aux Etats-Unis. La Chine est impliquée dans des litiges territoriaux portant sur des îles en mer de Chine méridionale et en mer de Chine orientale. Ces îles sont trop petites pour y installer des aérodromes et sont trop éloignées pour les hélicoptères. A l'opposé des hydravions, les ékranoplanes peuvent se poser sur une mer plus houleuse et transporter les passagers et les frets pour un coût inférieur. Les ékranoplanes peuvent être aussi utiles pour aéroporter et ravitailler les troupes de débarquement dans les conditions de la maîtrise du ciel par les forces aériennes chinoises, notamment dans l'hypothèse d'une opération de débarquement contre Taïwan. Ainsi l'espoir existe que la Chine sera le centre mondial du développement des ékranoplanes. T

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