Le tassement des rythmes de croissance économique en Russie est lié à la crise du système bancaire et à l'affaire Youkos - experts

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MOSCOU, 15 novembre. De notre correspondante Elena Orekhova. Les experts lient le tassement des rythmes de croissance économique en Russie à la crise du système bancaire et à l'affaire Youkos.

Lundi, le Service fédéral des statistiques a rendu publics les chiffre préliminaires de la dynamique de la production industrielle en Fédération de Russie.

Une source émanant de l'un des départements fédéraux a fait savoir à RIA Novosti que le volume de la production industrielle en Fédération de Russie, en janvier-octobre 2004, avait augmenté de 6,2% par rapport à la même période de l'année dernière. Par ailleurs, en janvier-septembre 2004, la hausse de la production a représenté 6,5%, contre 6,9% en janvier-août et 7% en janvier-juillet. Par rapport à la même période de 2003, le volume de la production industrielle en octobre 2004 a augmenté de 3,5%, contre 3,5% en septembre, 6,8% en août et 4,4% en juillet.

Selon les pronostics officiels cités par le ministère russe du Développement économique et du Commerce (MERT), la hausse de la production industrielle à la fin de 2004 sera de 6,5 - 6,7%.

Anton Stroutchenevski, de Troïka-Dialogue, estime que les prévisions préliminaires de hausse de la production industrielle en octobre "signifient, dans le meilleur des cas, une stagnation". "Nous avons eu un commencement plutôt optimiste et une fin assez pessimiste", a dit A.Stroutchenevski, ajoutant que les premiers signes de mauvaise santé de l'économie sont apparus en juillet. Les experts qualifient de "coup double porté à l'économie" la brusque aggravation du climat d'investissements dans le contexte de la crise du système bancaire et l'affaire Youkos, qui a contribué au reflux des capitaux.

Selon le spécialiste, le montant pratiquement inchangé de la masse monétaire sur fond de hausse importante des réserves de change, les montants élevés des capitaux placés sur les comptes de correspondants de la Banque centrale et l'absence de demande desdits capitaux de la part de l'économie, sont également un indice économique négatif.

"Nous n'avons pas de stratégie économique bien définie, ce qui se répercute défavorablement sur le climat et sur les projets d'investissements", a affirmé l'expert, commentant les causes de la récession économique dans le second semestre de l'année en cours.

Selon Anton Stroutchenevski, à la fin de 2004, le volume de la production industrielle en Fédération de Russie augmentera de 6,1% par rapport à 2003.

Artem Arkhipov, de Renaissance-Capital, et Alexéi Vorobiev, d'Aton, émettent des pronostics beaucoup plus optimistes - respectivement 6,7% et 7,1% de croissance.

"Dans une large mesure, la baisse des rythmes de la production industrielle est liée à la crise du système bancaire, et au fur et à mesure que la crise se résorbera, la production retrouvera une dynamique normale", a dit A.Arkhipov, ajoutant que l'affaire Youkos avait également contribué à brider la croissance économique. Mais dans l'ensemble, nous n'attendons pas d'écarts significatifs par rapport aux pronostics, a conclu l'expert.

Selon Alexéi Vorobiev, la politique de la Banque centrale, axée sur la modération du renforcement du rouble, la relative diminution de la rentabilité des exportations, les problèmes d'infrastructure liés au manque de capacités de transports pour les exportations, ainsi que l'affaire Youkos, ont apporté leur obole à cette tendance négative.

A.Vorobiev a expliqué que le secteur des constructions mécaniques et de la transformation des métaux, ainsi que le complexe combustibles-énergies, constituaient à hauteur de 25% chacun la moitié du volume de la production industrielle de la Russie, la contribution des autres sphères étant sensiblement inférieure.

Selon l'expert, il n'existe pas de raison de modifier les pronostics cités pour l'année en cours, d'autre part, les chiffres d'octobre permettent d'espérer que ces prévisions se réaliseront. A.Vorobiev a indiqué que l'économiede la Russie est avant tout orientée sur la production de matières premières et que les prix du pétrole et du gaz demeurent élevés. En outre, la Banque centrale est revenue à la politique de lutte contre l'inflation, et cette approche est bien plus judicieuse que la modération du renforcement du rouble, a ajouté l'expert.

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