Dans onze anciennes républiques soviétiques, seulement quelques dizaines d'opérateurs travaillent à ce jour. Selon l'analyste de "Alfa-bank", Andreï Bogdanov, le rachat de ces actifs est parfaitement indispensable aux opérateurs russes et ce, pour cette simple raison que le marché russe est d'ores et déjà suffisamment saturé. Selon les données de la société d'étude "ACM-Consulting", l'implantation de la téléphonie cellulaire en Russie se monte déjà à 42,5%, alors qu'à Moscou, ce chiffre est même de 89%. Par contre, le marché "cellulaire" des pays-membres de la Communauté des Etats indépendants ne se trouve en fait qu'au stade embryonnaire de son développement. D'après les calculs d'Andreï Bogdanov, le niveau de pénétration des services de téléphonie cellulaire dans les pays de la CEI varie de 0,3% à 18%.
A l'avis d'Anton Pogrebinski, principal analyste de "ACM-Consulting", les opérateurs russes achèteraient sans doute en premier lieu la compagnie azerbaïdjanaise "Backcell" (19% du marché), l'unique GSM-opérateur kirghize de "Bitel" (84% du marché) et la société ouzbek "Koskom" (près de 10% du marché).
Les analystes estiment que, dans les douze à dix-huit mois à venir, les Russes pourraient investir 500 à 600 millions de dollars dans la téléphonie mobile dans les Etats de la CEI. En outre, les investisseurs russes ont toutes les chances d'y devancer leurs concurrents étrangers et ce, d'autant plus qu'en attendant, ces derniers ne s'intéressent manifestement pas tout particulièrement à ces actifs.
Somme toute, le prix de la pénétration sur ces nouveaux marchés ne serait sans doute pas négligeable, ce qui se trouve, d'ailleurs, confirmé par les transactions de l'été dernier. Achetant, par exemple, le leader du marché ouzbek - Uzdunrobita, MTS a payé 835 dollars pour un seul abonné, alors que "VympelKom" a payé pour sortir sur le marché du Kazakhstan à raison de 692 dollars par abonné, ce qui est de plus de trois fois supérieur au coût d'un abonné en Extrême-Orient de Russie. Les analystes expliquent un coût aussi élevé des actifs avant tout par l'absence quasi totale de la concurrence. C'est que dans la plupart des pays de la Communauté des Etats indépendants, il n'y a que deux compagnies de taille sur le marché.