La Russie achèvera les négociations sur l'adhésion à l'OMC en 2005

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MOSCOU, 8 décembre - RIA Novosti. La Russie achèvera les négociations sur son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce en automne 2005, a déclaré le ministre du Développement économique et du Commerce, Guerman Gref, dans son intervention au Conseil de la Fédération.

"Nous avons l'intention d'achever les négociations sur l'accès aux marchés des produits au milieu de l'année prochaine et sur les questions systémiques en automne de la même année", a-t-il dit.

"Cela dépendra dans une large mesure de la volonté politique de l'administration des Etats-Unis", a-t-il ajouté, en soulignant que les Etats-Unis sont le plus important des partenaires avec lesquels les négociations n'ont pas encore abouti.

"Nous ne cherchons pas à accélérer le dialogue mais nous ne voulons pas non plus le faire durer", a dit Guerman Gref avant de rappeler qu'une année de retard de l'adhésion à l'OMC coûte 2 milliards de dollars à la Russie. C'est le prix des mesures discriminatoires et protectionnistes appliquées par les pays étrangers à l'encontre des produits russes, a expliqué le ministre.

Il estime que lors de l'adhésion à l'OMC "il n'y aura ni collapsus, ni percée", mais elle rendra la Russie plus attrayante pour les investisseurs, comme cela a été le cas de la Chine après son admission à cette organisation.

Lors des négociations la Russie n'a pas l'intention de céder ses positions en ce qui concerne le secteur énergétique et le marché des services, a-t-il dit en ajoutant que sur ces questions un dialogue catégorique se poursuit avec les partenaires commerciaux.

Le ministre a rappelé que l'Union européenne demandait, entre autres, que la Russie annule les taxes à l'exportation de matières énergétiques et augmente les prix du gaz sur le marché intérieur. "Nous sommes parvenus à persuader nos partenaires commerciaux que nous ne pouvons pas prendre ces engagements", a-t-il dit.

Le procès verbal sur la clôture des négociations avec l'UE sur l'adhésion de la Russie à l'OMC ne constate que l'engagement de la Russie de s'en tenir à la dynamique des prix du gaz prévue dans sa stratégie énergétique.

Moscou maintient les restrictions sur le marché des services bancaires, notamment l'interdiction d'ouvrir sur son territoire des filiales de banques étrangères, a poursuivi le ministre. Les filiales étrangères ne sont pas entièrement soumises à la surveillance des organes régulateurs russes et pour cette raison cette restriction est maintenue, a-t-il expliqué.

Le ministre a assuré les membres du Conseil de la Fédération qu'en entrant dans l'OMC, la Russie maintiendrait aussi ses taxes à l'exportation de matières énergétiques. Pendant le période de transition les taxes à l'exportation de déchets de métaux ferreux et non ferreux seront également de rigueur.

En ce qui concerne les taxes à l'importation, elles seront diminuées progressivement, pendant deux à sept ans, dans le cadre de la période de transition.

La baisse du tarif moyen pondéré ne sera pas importante, de 1,4% seulement. Aujourd'hui il est de 12,9% et sera de 11,5% à la fin de la période de transition, a informé le ministre.

Guerman Gref a souligné qu'en entrant dans l'OMC la Russie n'ouvrirait son marché du travail qu'à un personnel hautement qualifié.

"Le marché du travail ne peut être rendu accessible qu'au "personnel clé" : le management, le management supérieur, les spécialistes possédant des acquis hors du commun", a affirmé le rapporteur.

Le ministre estime que c'est l'agriculture qui gagnera le plus à voir la Russie au sein de l'OMC. La Russie pourra alors agir sur l'Union européenne dont les pays subventionnent leurs agriculteurs.

"Nous ne pourrons jamais les égaler mais nous sommes en état de les obliger à diminuer ce soutien", a expliqué Guerman Gref.

Membre de l'OMC, la Russie pourrait décréter de plein droit des mesures protectionnistes contre les produits agricoles importés de pays de l'Union européenne ou bien se faire indemniser par l'UE pour ses livraisons de denrées alimentaires.

"Nous accédons à des outils puissants de protection de notre agriculture", a souligné le ministre.

Il a rappelé qu'à l'heure actuelle l'Etat apporte à l'agriculture un soutien à hauteur de 2,5 à 3 milliards de dollars. Après l'adhésion à l'OMC, la Russie se réserve le droit de le porter à 13 milliards de dollars.

"L'OMC n'est pas un frein pour notre agriculture. Le frein, ce sont les possibilités financières de l'Etat", a-t-il affirmé.

La Russie gardera ses quotas d'importation de viande jusqu'en 2009. Les partenaires commerciaux ont accepté de les maintenir, a-t-il fait remarquer.

Il a cependant avoué que la pratique des quotas a des "conséquences ambivalentes".

"Il est tout à fait évident que les prix élevés de la viande sont consécutifs à la mise en pratique des quotas, mais en même temps les quotas ont conditionné une croissance de la production, en premier lieu de poulets", a fait observer Guerman Gref.

A ses dires, la production de viande en Russie s'est accrue de 25% au cours des deux dernières années.

"Malheureusement, la production de viande de bœuf et de porc n'a pas augmenté", a regretté le ministre qui a ajouté que pour ces produits les importateurs n'arrivent pas à faire leur quota.

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