Tadjikistan: La Russie part pour rester

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DOUCHANBÉ, 16 février - RIA Novosti. Les gardes-frontières russes ne quittent pas le Tadjikistan, c'est la forme de coopération qui change entre les deux pays, a déclaré l'ambassadeur de Russie au Tadjikistan, Maxim Pechkov, interviewé mercredi à l'issue d'une conférence portant sur l'assistance internationale au gouvernement tadjik en vue d'assurer la sécurité à la frontière avec l'Afghanistan.

Un groupe opérationnel comprenant des conseillers russes sera déployé au Tadjikistan. Les gardes-frontières tadjiks poursuivront leur formation dans les écoles militaires russes. Au Tadjikistan même, le Service fédéral de sécurité (FSB) ouvrira un centre d'enseignement pour former le personnel d'encadrement, a-t-il indiqué.

En recevant le tronçon montagneux de 800 km de la frontière avec l'Afghanistan, en novembre-décembre 2004, les gardes-frontières tadjik ont obtenu des biens mobiliers et immobiliers pour un montant de 10 millions de dollars US, et ils en obtiendront encore pour 12 millions lorsqu'ils recevront le tronçon plat de plus de 400 km au printemps prochain.

Dans le monde entier, on se demande si le Tadjikistan pourra défendre efficacement sa frontière étendue avec l'Afghanistan d'où provient la drogue.

Dans son message annuel au parlement, le 30 avril 2004, le président tadjik Emomali Rakhmonov a annoncé sa décision de retirer le contingent russe. Tout en reconnaissant les mérites des gardes-frontières russes, il a déclaré: "Conformément à l'accord de 1993, les troupes frontalières russes ont été stationnées dans notre république pendant dix ans. Au cours de cette période, elles ont joué un rôle important dans la sécurité du pays. Toutefois, l'article 9 de l'accord prévoit le passage progressif de toute la frontière sous le contrôle de nos troupes frontalières".

La présence du contingent russe dans les vallées du Piandj et de l'Amou-Daria qui longent la frontière contemporaine du Tadjikistan a une histoire séculaire. En 1895, un accord historique a été signé qui partageait les propriétés de l'Empire russe, de l'Afghanistan et des Indes britanniques. Deux décennies plus tôt, la Russie s'était engagée à ne plus avancer vers le sud.

Avec l'effondrement de l'URSS en 1991, deux nouveaux États, l'Ouzbékistan et le Turkménistan, ont pris le contrôle de leurs propres frontières, mais l'instabilité au Tadjikistan qui a dégénéré en guerre civile a nécessité la prolongation de la présence militaire russe dans ce pays, y compris le long des frontières.

Selon le Bureau des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, l'Afghanistan a produit 3 600 tonnes d'opium l'an dernier. En un an, les gardes-frontières russes ont pu intercepter presque 6 tonnes d'héroïne et une grande quantité d'opium brut. On constate par ailleurs la croissance générale de la contrebande et l'augmentation de la part de l'héroïne. Selon des experts, les gardes-frontières parviennent pour l'instant à intercepter au plus 10% de la drogue.

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