Le gouvernement a chargé le ministère des Finances de chercher des sources de financement pour cette organisation non gouvernementale. On sait d'ores et déjà que c'est au "big business" qu'il sera proposé de sponsoriser son activité. Au début, son apport devrait s'élever à 50 millions de dollars.
D'après les calculs du Kremlin, le Conseil russo-américain, créé en janvier 2001, pourrait servir de base à une nouvelle machine russe de propagande orientée vers les principaux pays du monde, à l'instar d'USAID. Une attention particulière sera accordée à l'établissement et au développement de relations informelles durables avec les principales figures de l'establishment politique américain, des milieux d'affaires et du corps journalistique.
C'est le refroidissement des relations entre Poutine et Bush qui a poussé les conseillers les plus proches du président russe à créer un lobby russe aux Etats-Unis. Parmi les causes les plus prosaïques, on cite les complications apparues lors des négociations avec les Etats-Unis sur l'adhésion de la Russie à l'OMC, sur l'Iran et la situation au Proche-Orient, ainsi que le renforcement des positions de Washington dans les pays de la CEI.
Le cabinet d'avocat "Egorov, Pouguinski, Afanassiev et partenaires" (fondé par Nikolaï Egorov, camarade de cours de Poutine à la faculté de droit de l'université de Leningrad), qui coopère étroitement avec le Conseil russo-américain, possède des bureaux en Amérique. Cela permettra au Conseil de contourner la nécessité de se faire immatriculer aux Etats-Unis en qualité de groupe de pression officiel.
Des demandes d'adhésion au Conseil russo-américain ont déjà été déposées par Vnesheconombank, RJD et d'autres sociétés. A propos, Vnesheconombank pourrait financer l'activité du Conseil à la demande du ministère des Finances dont elle est l'agent. D'autre part, un rôle dans l'activité du Conseil sera proposé à Gazprom, Rosneft, Vneshtorgbank, Transneft, Severstal Group, Rousski Alumini, TNK-BP, Interros, Rosoboronexport, Sourgoutneftegaz, Lukoil, Aeroflot et aux médias les plus importants: Première chaîne, Compagnie de radiodiffusion et de télévision de Russie et Gazprom-Media.