L'hebdomadaire allemand Zeit constatait avec regret : Athènes devient, de facto, le protectorat de Bruxelles et du FMI. « La troïka » justifie les conditions dictatoriales de l’octroi du crédit par le mauvais état financier du pays et l'activité insuffisante de ses dirigeants dans la tenue des réformes. Seulement, la chute de la Grèce renforcée après le début de la crise de 2009, se passait sous les yeux perspicaces des observateurs de cette même Commission européenne, de la Banque centrale Européenne et du FMI...
Ils connaissaient parfaitement les tours du gouvernement avec les « corrections » des données budgétaires. Ils ne pouvaient pas ignorer qu’Athènes continuait à prendre toujours plus de crédits bon marché de la Banque centrale Européenne, sans se soucier de leur retour. Ils l’ont enfin remarqué quand, en 2010, la Grèce a été incapable de servir ses reconnaissances de dette extérieures. Vers ce moment-là, « la tumeur » de dette a gonflé jusqu'à plus de cent pour-cent du PIB, et deux ans après, les obligations dépassaient déjà 160 pour-cent du PIB.
Aujourd'hui, on prescrit au pays de faire marche arrière. La recette de l'assainissement de l'économie est vieille, comme le monde : des mesures draconiennes d’austérité, économiser sur tout. Le gouvernement est content, mais il faut chercher les investisseurs, prêts à placer leur argent dans une économie instable. La dette a été corrigée jusqu'à 19 milliards. C’est une stratégie fausse, trouvent plusieurs experts, dont le milliardaire George Soros. L’économie toute seule ne ranimera pas la conjoncture, des injections monétaires sont nécessaires. D’autres, comme notre expert Iakov Mirkine, le directeur de l'Institut des marchés financiers de l'Académie des Finances, trouvent que les mesures prescrites ressemblent plutôt à un traitement obligatoire infligé au malade.
On demande beaucoup à la Grèce. Et tout cela devrait conduire à la réduction de l'activité économique. (Mais) il y a toutes les conditions pour un nouveau départ. La Grèce, dans le cadre du marché commun, est un objectif attrayant pour les investissements et la réalisation des divers projets de l’UE. D'une part, les mesures rigoureuses de l'économie à court terme réduisent l'activité d'affaires. Mais d'autre part, puisque la Grèce possède un potentiel immense du développement, des conditions naturelles exclusives, cela donne la possibilité de quitter l’économie parallèle pour l'économie officielle. On peut recevoir plus d’impôts. Et c’est aussi valable pour cette pluie dorée des investissements – non en forme de l’effacement des dettes, mais bien en forme d’investissements – qui pourraient se répandre sur elle.
Pour toute cela, il faudra un temps considérable, de la patience, et pour plusieurs personnes – aussi la résistance aux privations. Déjà, la pression dans « la chaudière grecque » est proche du niveau critique. Presque 70 années après la guerre, constate Zeit, l'Allemagne est perçue de nouveau comme une puissance hostile. Se font entendre des appels à en finir avec le cours étranger dicté par Bruxelles et Berlin. Un incendie risque de survenir…