La Chine achète des sables pétrolifères au Canada

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La Chine achète des gisements de sables pétrolifères au Canada et recherche de toute urgence des sources alternatives aux importations de pétrole du Moyen-Orient. La deuxième économie du monde serait en train de se créer un « coussin » de sécurité énergétique sur le fond d’un éventuel conflit militaire entre les Etats-Unis et l'Iran dans le détroit d'Ormuz.

Un jour avant que l'UE ait annoncé l’arrêt des achats de pétrole à l'Iran, et Téhéran ait menacé de bloquer en réponse le détroit d'Ormuz, la Chine a effectué une nouvelle percée sur le marché de l'énergie du Canada. Le pays est devenu le propriétaire de toutes les actions de la Compagnie canadienne de l'exploitation des sables pétrolifères de l'Athabasca dans la province d’Alberta, où sont concentrés 85 % de sables pétrolifères du monde. Dans trois ans, ces mines vont produire 35 000 barils de pétrole par jour. C’est la quantité que l’Empire du Milieu aurait perdu après la cessation des importations de pétrole depuis la Libye, a rappellé le président de l'Union des producteurs du pétrole et du gaz de Russie Guennadi Schmal.

« Avec les prix actuels du pétrole, l’exploitation des sables pétrolifères est très efficace et rentable », note-t-il. « Et la Chine, ne pouvait pas laisser passer une occasion aussi intéressante. En conséquence, elle sera en mesure d'augmenter sensiblement la livraison de pétrole dans le pays. En outre, la Chine dispose de 98 usines de raffinage du pétrole. Pour cet indicateur, elle est la deuxième dans le monde après les Etats-Unis, en devançant tous les autres pays, y compris la Russie ».

Le même jour, lorsque Washington a menacé Téhéran d'utiliser la force militaire, si l’Iran bloquait le détroit d'Ormuz, la compagnie chinoise Sinopec a obtenu l’accès au pétrole sur le territoire des États-Unis. Elle a acheté à la société Devon Energy un tiers des actions que cette dernière détenait dans cinq projets d’extraction de pétrole dans le pays pour 2,5 milliards de dollars. Cela a permis à la Chine d’obtenir l'accès aux technologies les plus récentes de la production pétrolière. Et ce contrat est beaucoup moins important que le montant que la Société chinoise d'investissement comptait investir dans des obligations gouvernementales à haut taux en Italie l'année dernière. C’est une campagne scandaleuse, provoquée par des craintes de l’influence croissante de la Chine sur l’économie italienne, qui a fait alors échouer la transaction.

Les transactions en Amérique du Nord étaient préparées par la Chine longtemps avant la menace de perdre les exportations iraniennes. Car après l'effondrement de l’économie libyenne et la scission du Soudan en deux états, Pékin était forcé de rechercher des fournisseurs alternatifs de pétrole de toute urgence. La perte possible de l'Iran comme le troisième fournisseur d'hydrocarbures rend critique la situation sur le marché chinois. À cet égard, il est prévu que le Premier ministre Wen Jiabao, lors des réunions avec les dirigeants de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar du 14 au 19 janvier, demande une augmentation des livraisons du pétrole. Maintenant, pour la même raison, le ministre des Affaires étrangères du Japon Koichiro Gemba s’est rendu dans cette région.

Evidemment, il ne s’agit pas d’adjudication purement commerciale. Car les Etats-Unis se trouvent derrière trois pays producteurs du pétrole du Golfe Persique. Ils ont déjà une expérience dans la manipulation avec le pétrole du Moyen-Orient à des fins politiques. Washington pourrait par exemple confronter les intérêts de Pékin et de Tokyo. La Chine a déjà affirmé sous une forme inhabituellement dure et sévère qu’elle ne va pas soutenir les sanctions américaines contre le secteur pétrolier de l'Iran. En même temps, les Etats-Unis vont tout faire pour persuader Tokyo de soutenir leur position. Apparemment, ce sera un argument décisif pour les partenaires américains au Moyen-Orient lors du choix entre la Chine et le Japon. Car ces pays ne possèdent pas de surplus de pétrole. et s'ils en trouvent, Washington ne ratera pas l'occasion de montrer à Pékin qui est qui dans cette région.

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