Bientôt 50 % des Hongrois touchés par la pauvreté ?

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La presse autrichienne explique qu'environ 40 % de Hongrois seraient menacés de pauvreté et de manque de nourriture http://news.orf.at/stories/2115908/2115907/ . Attac Hongrie parle d'un Hongrois sur deux en situation de pauvreté. A Budapest en cette fin de décembre, des rassemblements de Hongrois attendant à manger ont été largement visibles dans les rues de Budapest. « Les investissements financiers se trouvent à un niveau dramatiquement bas », dit Eva Palocz, la directrice générale de l'Institut de Kopint-Tarki. Selon Palocz la situation économique au courant de l'année 2013 ne devrait pas s'améliorer en Hongrie.

La zone Euro s'enlise dans la crise. Quand les médias de l'Hexagone ne relatent plus réellement la situation sociale pour conserver l'optimisme des Français, à l’exemple de la Hongrie, cette situation menace toute la culture européenne. Là, il est question des populations pas des banques.

Pas seulement la Hongrie. Le 1er janvier 2013, le président français François Hollande a expliqué durant son discours de meilleurs vœux à l'attention des Français que les difficultés qui nous attendent sont sérieuses, que le chômage n'a pas cessé d'augmenter depuis deux ans... avec une dette record. Berlin a honteusement effacé les vrais chiffres du rapport sur la pauvreté qui ont été publiés en septembre 2012. En Grèce, la société est en train de se briser sous nos yeux comme nous l'a raconté dans un entretien glacial l'anthropologue Panagiotis Grigoriou http://french.ruvr.ru/2012_12_25/La-Grece-une-colonie-allemande-qui-souhaiterait-laide-de-la-Russie-Partie-2/ ! Les retraites ne sont plus payées comme avant la crise. Les retraités grecs doivent vivre avec 300 euros par mois, faire les poubelles pour manger et ils ne peuvent plus acheter leurs médicaments. Ils doivent ainsi accepter la mort comme ce fut le cas après la Seconde Guerre mondiale en cas de maladie grave. En Angleterre 36,6 % des sujets de Sa Majesté ne peuvent pas répondre à des dépenses imprévues et 30 % ne peuvent pas partir en vacances pour une semaine http://www.guardian.co.uk/business/2013/jan/16/third-britons-cannot-afford-holiday-ons-poverty?CMP=twt_gu . Et voilà qu'une étude http://reports.weforum.org/global-risks-2013/ explique que la différence entre les riches et les pauvres va devenir un danger.

L'élite européenne, disons l'oligarchie, qui augmente constamment ses salaires sur le dos des citoyens européens voudrait diminuer les aides envers les pauvres. La situation se fait durement ressentir à l'exemple de la Hongrie qui supporte cette dure réalité à l’instar des autres pays de la zone EU.

Sur place. Les chiffres de l’immigration en France sont faux car durant des années le gouvernement français a décidé de les interdire comme l'explique la démographe Michèle Tribalat. C'est la même chose avec les chiffres sur les voitures qui brûlent tous les ans. Alors qu'en est-il des véritables chiffres de la pauvreté en France, en Allemagne, en Grèce et ailleurs dans les pays de cette Union européenne ? Des articles de la presse autrichienne, pays frontalier de la Hongrie, expliquent que plus de 40 % des Hongrois sont menacés de pauvreté, donc menacés de ne pas pouvoir subvenir à leur besoin quotidien en nourriture. Les instituts comme Caritas Europe http://www.caritas-europa.org/code/fr/default.asp ne sont pas capables de donner des chiffres précis. Peut-on vraiment écrire que 50 % des Hongrois pourraient être menacés de pauvreté ? A été ma question posée à une personne de Caritas. La réponse fut « oui, c'est possible. Si on compare à un niveau de vie correct. En outre la situation en France, d'après ce que j'entends du terrain, est en train d'empirer ». En appelant Caritas Europe basé à Bruxelles, personne ne peut, là aussi, donner une réponse précise sur l'état de la pauvreté en Hongrie. Les réponses sont évasives « notre responsable presse n'est pas là maintenant. Ou ma directrice est en mission ». Comme par hasard, à Caritas Paris et Bruxelles, ceux qui savent ne sont pas joignables. Et quand le journaliste devient trop pressant avec ses questions, c'est « Ah, vous êtes compliqué, vous ! »

Toujours pas satisfait, contactant Caritas Hongrie à Budapest http://www.karitasz.hu/, la réponse est : « Votre question n'est pas du tout facile car il est difficile de donner une réponse précise. Les statistiques pour 2012 ne sont pas terminées. J'ai tenté d'avoir des chiffres pour 2012 mais même en anglais ou en hongrois, c'est dur d'en trouver. Mais ce n'est pas vrai que 50 % de la population pourrait souffrir d'un manque de nourriture ». Pourtant le président d'Attac Hongrie, Mátyás Benyik, avait déjà expliqué en avril 2012 qu'un Hongrois sur deux se trouve dans une situation de pauvreté http://www.news.at/a/attac-hungary-ungarn-armut-325176 . Est-ce que Caritas Hongrie est aveuglé par la réalité qui se presse devant sa porte ? La situation du terrain est, elle, bien là, même si des critiques, pour ne pas voir ou pour minorer les faits, disent que c'est la même chose partout et que des pauvres en train de faire la queue pour de la nourriture, pour des vêtements ou de chercher dans les poubelles cela se voit partout dans toutes les villes.

Le photographe. Peter Gyenes, 60 ans, est né à Budapest. Il prend des photos sur un lieu de distribution de nourriture pour les pauvres qui est tenu par Hare Krischna http://www.karitativ.hu/ . Il est en train de prendre des photos des hommes, des femmes et des enfants qui attendent de recevoir de quoi manger. Lui, il confirme la situation misérable du pays. « Tous les jours 1 300 personnes attendent de recevoir de quoi manger dans la capitale ». En entendant parler français, Peter Gyenes, en profite pour s'évader et évoque son amour pour la France et pour la cuisine française. « J'ai appris le français à l'école. Mon actrice préférée est Sophie Marceau. Et j'adore la cuisine française » ! Pendant que Peter Gyenes parle de cuisine, on voit les Hongrois attendre, en faisant la queue sur une avenue longue comme les Champs-Élysées, en silence, pour avoir de quoi manger.

Après l'estomac plein, la morale. Cela fait 30 ans que Peter Gyenes réalise des photos de visages d'Hongrois. « Ce sont les visages et les regards qui ont mon intérêt. Ce que vous voyez devant vous est la situation actuelle du pays. Nous avons connu la même chose avant la guerre. Les organisations caritatives donnaient à manger aux pauvres dans la rue. La situation est de nouveau une catastrophe en Hongrie. Tous les gens qui n'ont pas assez à manger ne viennent pas ici. La Hongrie est tombée très bas » ! Peter Gyenes ne s'attarde pas. Il semble que la discussion le dérange. Il préfère continuer à prendre des photos des pauvres. « L'alcoolisme et les divorces sont la cause de cette misère. Notre société n'a plus de respect envers ses semblables », conclut le photographe. /L

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