Le budget de l’UE ou la quadrature du cercle bruxellois

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Les informations en provenance de la rencontre des chefs d’État et de gouvernement des 27 pays membres de l’UE qui se tient les 7-8 février à Bruxelles ressemblent aux bulletins de guerre. Les participants du sommet doivent absolument se mettre d’accord sur le projet du budget à long terme dit projet-cadre qui couvre la période s’échelonnant sur 2014-2020. A défaut de cela, l’UE risque de vivre d’un budget annuel à l’autre. Cela signifie qu’il lui faudra abandonner toute planification stratégique réelle visant, d’une part, à redresser l’économie européenne en pleine crise, et d’autres part, à appliquer une politique d’austérité.

Le président du Conseil de l’Europe Herman van Rompuy a fait une proposition de compromis et notamment prendre les engagements pour 7 ans en matière de dépenses à hauteur de 960 milliards d’euros en les limitant en fait à 908,4 milliards. On se demande justement si cette proposition peut recueillir l’approbation générale. Martin Schulz qui préside le Parlement européen s’est résolument dressé contre l’inclusion dans la loi budgétaire d’un déficit structurel de 60 milliards d’euros. Il a souligné que les accords de base de l’UE ne lui permettaient pas d’approuver le budget déficitaire.

A son tour, Peter Becker, directeur adjoint du groupe de recherche de la Fondation allemande pour la science et la politique, a attiré l’attention dans son entretien avec notre radio sur les intérêts nationaux divergeants.

Certes, je pense que tout finira par s’arranger, - estime Becker. – Mais il y a un certain nombre d’impondérables. C’est, premièrement, la position de Cameron sur la question du compromis et, deuxièmement, celle des pays comme le Danemark ou l’Italie qui comptent sur certaines faveurs financières. Personne ne veut, de façon imagée, céder au moins une bribe du grand gâteau.

A son tour, Mikhaïl Deliaguine qui dirige l'Institut indépendant des problèmes de mondialisation, voit dans les débats autour du budget un reflet des processus profonds dont l’Europe unie est le siège :

L’Union Européenne traverse une crise sévère qui fait partie de la crise globale. Les contradictions internes ne feront que s’exacerber mais jusqu’à une certaine limite. Les contradictions accrues et la division des membres de l’UE en catégories différentes se manifestent vivement dans les discussions longues et stériles sur le budget européen. En effet, le budget de 7 ans relève de l’éternité dans le contexte d’instabilité actuel. On pourrait résoudre ce problème en réduisant les échéances de planification mais les Européens tiennent énormément à ce qu’ils considèrent comme leurs acquis. Je pense par conséquent que la polémique autour du budget de 7 ans est loin de s’apaiser et que le consensus sera de plus en plus difficile à réaliser.

La première victoire claironnée sur « le front budgétaire » est la décision de geler pour deux ans les salaires de fonctionnaires. C’est un succès ponctuel. Reste à savoir si le Sommer deviendra la victoire générale.

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