Banque centrale européenne : « Personne n’est assuré contre la crise de l’euro »

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« Personne n’est assuré contre la crise de l’euro » : c’est ainsi que le portail internet EUobserver a intitulé un commentaire d’un « rapport de travail » publié récemment par la Banque centrale européenne. Le rapport sur 39 pages, rédigé par le conseiller en chef de la Directoire de la BCE Livio Stracca, traite des conséquences globales de la crise d’endettement européenne. L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec celle de la Banque, lit-on dans la préambule.

Il n’est pas aisé de résumer le rapport écrit en langue scientifique avec beaucoup de courbes, de formules et explications mathématiques. Mais ce qui est intéressant à voir, ce sont certaines approches du célèbre économiste à l’évaluation des causes et des effets de la crise traversée par la zone euro et les Etats qui y sont liés. Sa principale conclusion est ce que tous les Etats, même ceux qui sont réputés d’être les « havres de paix », ne sont pas à l’abri de la crise qui se propage par les vagues.

Ces vagues, il en y a eu plusieurs entre 2010 et 2013, affirme Livio Stracca. Une autre conclusion du rapport est ce que les dettes de certains Etats ne sont pas les seules à contribuer à la propagation de la crise en dehors de la zone euro et que les liens économiques et commerciaux « réels », selon l’expression de l’économiste, y sont également pour beaucoup. Cette opinion est partagé par Maxime Chéine, analyste en chef du groupe financier BrokerKreditServis qui indique pourtant certains facteurs.

« Stracca a raison de dire que la crise économique est un phénomène globale. Le seul mais, c’est que le caractère global tient non seulement à ce que les Etats font du commerce, mais aussi à ce qu’ils sont liés quant au mouvement des capitaux. Certes, personne n’est assuré contre les chocs. Parce que la crise porte un caractère systémique, il me semble. Pendant 20 ans les Etats, les entreprises et les particuliers ont contacté des emprunts sans réfléchir à la façon de les rembourser. Maintenant il faut rembourser ce qui prendra du temps. »

C’est aussi ce qu’a dit à La Voix de la Russie le président de l’Institut des études économiques de Munich (Ifo) Hans-Werner Sinn.

« On est en train de traverser une méga-crise. Pendant longtemps les Etats ont vécu au dessus de leurs moyens, en accumulant les déficits budgétaires financés depuis l’extérieur. Et lorsque la crise a éclaté, il s’est avéré qu’ils ne sont plus compétitifs. Il faudra maintenant revenir en arrière, oublier ses ambitions et redevenir réalistes. »

Les approches de l’économiste en chef de la BCE et des experts à l’évaluation de la crise peuvent être différents ce qui ne modifie pourtant pas l’essentiel.

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