Europe centrale et orientale : l’Allemagne n'est pas toute-puissante

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Un nouveau centre industriel est en train de se former en Europe avec l’Allemagne au centre. Les sociétés allemandes délocalisent vers la Hongrie, la république Tchèque, la Pologne et la Slovaquie, devenant ainsi les garants de la prospérité économique de ces pays. Mais cette tendance a aussi un revers, estime Piotr Iskenderov, observateur à La Voix de la Russie.

Dans leur dernier rapport, les experts du FMI se sont demandé si l’économie allemande jouait réellement le rôle aussi important au sein de l’UE qu’on le pense généralement. Leur réponse est assez réservée. En effet, l’Allemagne joue un grand rôle, mais en plus de donner à l’UE des chances de rétablissement financier, cette situation véhicule aussi des risques sérieux.

Le modèle situationnel élaboré par le FMI montre que la part des exportations a considérablement progressé entre 1996 et 2011 dans le PIB de l’Allemagne et les pays d’Europe centrale et orientale (PECO). C’est le témoignage d’une plus grande ouverture de la région d’Europe centrale. En même temps, on constate un « accroissement considérable » des échanges directs entre l’Allemagne et les PECO. La Voix de la Russie ne doute pas des avantages réels de cette intégration entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale, mais les liens économiques de plus en plus solides qui se tissent entre l’Allemagne et l’Europe orientale recèlent des risques sérieux qui peuvent se manifester à terme, fait ressortir le FMI en attirant l’attention sur la menace du « choc de la demande ».

La conclusion qu’en tirent les experts du FMI n’incite pas à l’optimisme. L’Allemagne joue en effet le rôle de stabilisateur de l’économie européenne. Pourtant, tout choc produit par le recul de la demande sera plus douloureux pour elles et ses partenaires commerciaux que pour le reste de l’Europe. La dette souveraine allemande fera un bond de plus de 30 % de son PIB, la valeur de ses titres montera en flèche et ce sera le scénario classique de la crise de la dette sauf qu’il n’y aura personne pour sauver l’Allemagne et ses partenaires d’Europe orientale. L’application par les PECO d’une politique plus équilibrée comprenant des mesures protectionnistes comme celles prises ces derniers temps par le gouvernement hongrois, seraient un moyen efficace permettant de prévenir une telle évolution. Or, cette politique exige des gouvernements une bonne dose de courage, a fait remarquer Boris Kagarlitski, directeur de l’Institut russe de la mondialisation et des mouvements sociaux :

« Le problème réside actuellement dans le fait que les gouvernements se refusent à reconnaître la nécessité du protectionnisme. En même temps, ils sont, naturellement, obligés d’appliquer de fait cette politique. Finalement, implicitement tout le monde pratique le protectionnisme tout en cherchant à en accuser les autres. »

En commentant les conclusions du FMI, les experts de l’agence de presse financière russe FINMARKET ne doutent plus que l’économie allemande soit plus dépendante des fluctuations de l’économie mondiale que celles des autres membres de l’UE. C’est une raison de plus pour ses partenaires de l’Europe de l’Est de réfléchir à leur alignement économique et politique sur Berlin. T


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