Le compte rendu de Goldman Sachs est consacré à l’économie pour le secteur mondial du commerce de détail et aux utilisateurs utilisant exclusivement le bitcoin dans toutes leurs transactions. Aujourd’hui la commission, lors d'un virement utilisant cette monnaie virtuelle, ne dépasse pas 1%, et c’est là l’un des avantages essentiels du bitcoin. Goldman Sachs entretient de grands espoirs dans le développement de cette crypto-monnaie. « Le bitcoin est un actif financier qui peut être utilisé comme moyen de paiement », soulignent les auteurs du document. L’économie potentiellement évaluée par Goldman Sachs n’est pas évidente, estime le président du Conseil de direction de l’Association « L’argent électronique » Victor Dostov. Si le bitcoin est utilisé de plus en plus largement à l’échelle mondiale, la commission augmentera également, affirme l’expert.
« Actuellement, alors que ce marché est jeune, la commission peut être peu importante. Or, s’il devient de plus en plus vaste, la commission devra correspondre au marché. Il est peu probable que le bitcoin permette de conserver une basse commission. Ou alors, les systèmes traditionnels de paiement parviendront à porter la commission de plus de 2% à 1,5%. »
D’autres caractères propres à la crypto-monnaie empêchent également la promesse d'une popularité mondiale, poursuit l’expert.
« Les avantages du bitcoin : sa volatilité, une répartition des prélèvements qui ne sont demandés que par un milieu assez restreint. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas la première génération de crypto-monnaies. Il y a eu des dg-cash, le projet e-cash, etc. Malgré leurs apparences attrayantes et l’enthousiasme initial, ces systèmes n’ont abouti à rien. »
Goldman Sachs reconnaît que la volatilité du cours de change du bitcoin qui est actuellement de 20 fois supérieure à celle du dollar et de l’euro constitue l’obstacle principal à son application dans l’économie réelle. Il est possible que les utilisateurs compétents au plan technique et financier en gagnent parce qu’ils peuvent tirer des bénéfices réels grâce aux spéculations sur la monnaie virtuelle alors que la plupart des utilisateurs sont perdants car il est beaucoup plus compliqué d’évaluer ainsi ses futures recettes et dépenses.
Ses perspectives vagues constituent le point le plus faible du bitcoin, dit le chef du Centre analytique de la compagnie Zecurion Vladimir Oulianov.
« Les perspectives du Bitcoin sont aujourd’hui vagues vu la pression de la part des Etats. Si auparavant l’intérêt quant au bitcoin augmentait impétueusement, aujourd’hui, les démarches des Etats contre ce système rendent les perspectives du développement de son utilisation sensiblement plus faibles. »
Terminons par un autre aspect du bitcoin : sa sûreté. Deux bourses ont été fermées récemment après le vol par des hackers de centaines de milliers de bitcoins au Japon et au Canada. L’industrie essaie de contenir cette menace en aménageant des dépôts spéciaux pour le bitcoin : la crypto-monnaie est conservée sur des ordinateurs non connectés à Internet et gardés 24 heures sur 24. La compagnie Zecurion doute que de tels services soient largement demandés. Le bitcoin est conçu pour créer dans le cyberespace un système financier qui ne serait pas lié au traditionnel. Les dépôts hors ligne ressemblent pour le moment à des cellules bancaires. Qui plus est, ils sont payants et les transactions avec le bitcoin sont dans ce cas limitées. N
