L’Europe s'interroge sur sa mauvaise situation économique

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Les médias européens commentent largement ces jours-ci les données rendues publiques par l’agence Eurostat sur la situation économique dans les pays de l’eurozone au 2ème trimestre 2014. L’accroissement du PIB a cessé, l’économie allemande, la locomotive de l’UE, ayant subi pour la première fois depuis 2012 une baisse de 0,2%.

Révélatrice est à cet égard la déclaration du Commissaire de l’UE pour l’emploi et la politique sociale László Andor, qualifiant d’« inadmissible » la récente montée du salaire moyen en Allemagne. Il faudrait investir, selon Andor, les crédits accordés à ces fins dans les pays de l’UE qui se heurtent à des difficultés économiques.

Une telle exigence du Commissaire européen qui devrait se soucier justement du bien-être des Européens est étrange, tout comme l’aspiration à dicter aux Européens les règles de leur vie intérieure. Dans le même temps, les données diffusées par Eurostat ne portent pas à croire que les Allemands baignent dans l’argent. On estime par contre en Allemagne que la montée du salaire rendra le pays compétitif et élèvera la capacité d’achat des citoyens, ce qui stimulera l’économie. Berlin n’exclut pas non plus la révision des budgets vu le ralentissement de la croissance économique.

Les conséquences négatives, surtout pour l’Europe, de la guerre commerciale déclarée par l’UE à la Russie ont été plus d’une fois envisagées. La recette proposée par le Commissaire européen László Andor sera-t-elle efficace ? Il convient d’évoquer dans cet ordre d’idée le rapport de l’Organisation internationale du travail « La protection sociale dans le monde en 2014-2015 » rendu public en juin 2014. Il y est souligné notamment que les gouvernements ont mis ces dernières années le cap sur la consolidation des budgets bien qu’il soit nécessaire de soutenir sans tarder les couches populaires vulnérables, et par conséquent de stabiliser le taux de consommation. 123 millions de personnes soit 24% de la population contre 116 millions avant la crise sont considérés actuellement comme pauvres dans les pays de l’UE.

Le chef du département des pays et des régions de l’Institut de l’Europe Vladislav Belov estime que l’initiative de László Andor tombe mal à propos.

Et ce parce qu’en plus de l’Allemagne, il existe dans 22 autres pays de l’UE un taux de salaire minimum, dit Vladislav Belov. De telles conditions constituent en fait une ingérence dans les affaires politiques et économiques intérieures. Chaque pays régule indépendamment les salaires, implante des mécanismes économiques appropriés. D’autant plus que le taux de majoration du salaire a été ces 14 dernières années le plus bas dans l’eurozone et dans l’UE en général.

Selon les médias, l’équipe du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker élu par les leaders des pays de l’UE mais pas encore approuvé par le Parlement européen, ainsi que les experts, discutent de l’avenir de l’eurozone. Il est peu probable que l’interdiction de « vivre mieux » soit, en tout état de cause, prometteuse. /N

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