Facebook va investir dans les cerveaux français

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Facebook a annoncé l'installation à Paris de son premier «Startup Garage», au sein de la Station F, le plus grand incubateur de start-up au monde. Une session d’échange a eu lieu avec les étudiants de l’incubateur des politiques publiques de Sciences Po. Le géant américain se rapproche des cerveaux français, mais que veut-il réellement?

Facebook va soutenir les startups françaises. En présence d'Anne Hidalgo, maire de Paris, de Roxanne Varza, directrice de Station F, et de Xavier Niel, la numéro deux de Facebook Sheryl Sandberg a fait savoir que le réseau social soutiendrait une quinzaine de start-up spécialisées dans l'utilisation des données, pour une durée de six mois. Elles bénéficieront d'une infrastructure, et de la compétence de Facebook: « Un investissement de plusieurs millions d'euros », a-t-elle indiqué.

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Récemment, Facebook a été accusé de partialité pro-Clinton dans la campagne électorale américaine, de mensonges devant la commission européenne et d'avoir bloqué sans raison valable la page de la chaîne russe RT en Grande-Bretagne. Pourtant, ce même réseau social va aider les start-up françaises spécialisées dans l'exploitation des données à se développer.

La multinationale investit en outre les bancs d'école: un partenariat est créé avec Science Po. Le but: « transformer les politiques publiques » à l'ère du numérique. Un premier pas du géant américain vers les cerveaux français, une manière douce pour atteindre les jeunes générations ou des exécutifs futurs européens, a estimé l'avocat Thierry Vallat dans une interview à Sputnik.​

Il est vrai que Facebook a de gros soucis aujourd'hui avec l'Europe et la France en particulier. Il y a un certain nombre de procédure qui sont en cours, a-t-il avoué. « Facebook a peut-être envie de faire ce qu'on appelle du "soft power", c'est à dire utiliser la manière douce, celle du lobbying, pour atteindre des jeunes générations ou des exécutifs futurs européens. Je rappelle que la récente visite de Sheryl Sandberg n'était pas uniquement réservée à la France, mais il y avait également passage en Allemagne où il y a eu le même type de partenariats qui ont été noués. »

« Donc, c'est clair que, pour moi, aujourd'hui, Facebook essaie de gentiment s'introduire en faisant des investissements dans les entreprises numérique et également pour essayer de draguer les cadres de plus haut niveau, de manière à préparer une espèce de gouvernance 3.0 qui pourrait, dans un proche avenir, lui permettre d'avoir peut-être un assouplissement des contraintes qui aujourd'hui semblent peser. »

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Cependant, ces partenariats, aussi intéressant soient-ils, ne sont pas dénués d'arrière-pensée, avertit l'avocat. En effet : « C'est assez symptomatique de voir qu'un des dirigeants de l'Arcep [Autorité de régulation des communications électroniques et des postes], quelqu'un qui s'assure de la neutralité des plateformes, dont Facebook fait partie, va quitter ses fonctions pour aller chez Google France. On voit bien que ce type de pantouflage n'est pas anodin. »

On a une volonté claire d'essayer de louer des partenariats dans le cadre de ce soft power, de cette méthode douce, souligne l'expert. « Je pense qu'il y a cette volonté de se rapprocher de manière plus efficace des futurs décideurs français et européens pour ensuite, peut-être, à l'avenir, avoir une politique générale plus douce à l'égard de Facebook. »

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