Paris a-t-il reconnu la victoire d’Assad en Syrie?

© AFP 2023 Alain JOCARDRussian military service personnel watch as supplies are loaded onto an Antonov An-124 Ruslan - Widebody at the former Chateauroux-Deols Marcel Dassault Airport in central France on July 20, 2018.
Russian military service personnel watch as supplies are loaded onto an Antonov An-124 Ruslan - Widebody at the former Chateauroux-Deols Marcel Dassault Airport in central France on July 20, 2018. - Sputnik Afrique
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La France est devenue le premier pays occidental à mener une opération humanitaire conjointe avec la Russie en Syrie, lit-on dans un éditorial du Figaro. Ainsi, selon l’auteure, Paris prend acte du fait que Bachar el-Assad et la Russie ont gagné militairement la guerre en Syrie.

«Davantage qu’un virage à angle droit, c’est une courbe longue et souple, qu’on emprunte à vitesse réduite mais régulière», écrit dans son éditorial dans les pages du Figaro Isabelle Lasserre.

Ainsi, estime-t-elle, la première rencontre entre Vladimir Poutine, tenue au printemps 2017 à Versailles, a «brisé les glaces de l’hiver». Les relations se sont ensuite réchauffées en 2018, lors de leur réunion à Saint-Pétersbourg, où le Président français a reconnu «le caractère et le destin européen» de la Russie et «a pris acte du "rôle croissant" joué par» ce pays «dans le monde et au Moyen-Orient», lit-on dans la publication.

«La dernière pièce de la triade fut jouée à Moscou, pendant la finale de la Coupe du Monde, où Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont trouvé un débouché concret au nouveau lien franco-russe», est-il indiqué.

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Et, comme le rappelle Isabelle Lasserre, le Président français a lancé conjointement avec la Russie une opération humanitaire en Syrie. Ainsi, un An-124 a récemment livré 50 tonnes de fret humanitaire français dans ce pays proche-oriental. «C’est une première: aucune capitale occidentale n’avait jusque-là collaboré avec Moscou pour livrer de l’aide en Syrie», constate l’auteure de la publication.

«Tous les chemins mènent à Moscou. En tout cas ceux qui partent du Levant», écrit la journaliste qui constate que contrairement à François Hollande, qui a posé le départ de Bachar el-Assad comme préalable aux négociations, Emmanuel Macron a levé cette condition.

«C’est la "realpolitik" du Président français: prendre en compte la nouvelle donne en Syrie, qui penche désormais du côté de la Russie et du régime syrien. Alors que l’influence de la diplomatie française a été marginalisée en Syrie, Emmanuel Macron veut refaire de l’Hexagone une "puissance d’équilibre", une force médiatrice parlant à tous les acteurs et notamment à la Russie, devenue incontournable dans la région», poursuit-elle.

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L’auteure souligne que cette politique pragmatique n’empêche pas les différends. Mais par son biais l’Élysée espérerait «faciliter la recherche d’une solution politique».

Rappelant que cette opération humanitaire conjointe ne fait pas l’unanimité en France, elle estime pourtant qu’avec ce programme «Paris prend acte du fait que Bachar el-Assad et la Russie ont gagné militairement la guerre en Syrie».

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