Pas encore examiné, le projet de réforme de l'éducation met déjà les profs dans la rue

© SputnikLes fonctionnaires de l’éducation nationale descendent dans les rues de Paris contre les actions du gouvernement et pour la défense du service public, 11 novembre 2018
Les fonctionnaires de l’éducation nationale descendent dans les rues de Paris contre les actions du gouvernement et pour la défense du service public, 11 novembre 2018 - Sputnik Afrique
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Les syndicats ont appelé à battre le pavé le 12 novembre pour défendre l'Éducation nationale et montrer l'opposition du corps enseignant à la réforme «pour une école de la confiance». Entre gel des salaires, suppressions de postes, «déprofessionalisation» des filières professionnelles et problèmes de sécurité, les doléances sont nombreuses.

Les profs se défient du projet de loi «pour une école de la confiance». Alors qu'il ne devrait être présenté à l'Assemblée nationale qu'au début de l'année prochaine, il mobilise déjà. De nombreux syndicats ont en effet appelé à la grève «à partir du 12 [novembre, ndlr]» pour faire reculer le ministre, Jean-Michel Blanquer, avant même que le projet de réforme ne soit examiné.

Alors que l'exécutif s'est donné comme objectif de «donner la priorité à l'éducation», le corps enseignant dénonce une hypocrisie, puisque la réforme de Jean-Michel Blanquer, qui devrait entrer en vigueur pour la rentrée 2019, prévoit la suppression de 3.000 postes entre professeurs dans le second degré et personnel administratif.

S'exprimant à l'unisson, les syndicats CGT Éduc'Action, FO, Sud Éducation et SNALC ont décidé de montrer leur opposition à une réforme qu'ils définissent comme un ensemble «d'attaques inacceptables contre les écoles».

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Il faut dire que les motifs de grief sont divers et variés. Outre les suppressions de postes au profit de contractuels que les syndicats estiment non formés, les professeurs s'opposent à la fusion des académies, qui entraînerait selon eux une régionalisation de l'éducation et la fin des règles communes à l'échelle nationale. Ils demandent de plus la fin du gel des salaires, alors que la CSG a augmenté.

Parallèlement à ces demandes communes à l'ensemble des syndicats mobilisés, certains d'entre eux mettent le doigt sur des dossiers un peu plus spécifiques. C'est le cas de CGT Educ'Action, Sud Éducation et la SNEP, qui ont choisi, dans leur communiqué de presse de mettre l'accent sur la réforme des filières professionnelles.
Le projet de loi que prépare l'exécutif pour la rentrée 2019 prévoit en effet de regrouper plusieurs filières professionnelles par «corps de métier» en classe de Seconde, retardant d'un an la professionnalisation. Une mauvaise chose selon les syndicats.

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Autre dossier dont se sont emparés les syndicats: celui de la sécurité dans les établissements. Trois semaines après la mise en ligne d'une vidéo filmant un élève en train de menacer sa professeure avec une arme à Créteil, en banlieue parisienne, le syndicat Sud Éducation tient également à dénoncer la «surenchère sécuritaire» que prétend mettre en œuvre le gouvernement.

Pourtant, à quelques jours du 17 novembre, date choisie pour protester contre la hausse des prix du carburant, il semblerait que l'avenir de nos enfants n'ait pas la même capacité de mobilisation que les hausses de taxe sur l'énergie fossile.

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