Un conseiller régional RN explique ce qui a aidé à «diaboliser» l’image des Gilets jaunes

© Sputnik . Irina Kalachnikova / Accéder à la base multimédiaАкция протеста "желтых жилетов" в Париже
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Qui sont les premiers Gilets jaunes et pourquoi l’image des membres de ce mouvement n’est plus la même – ces questions ont été abordées au micro de Sputnik par un conseiller régional du Rassemblement national en déplacement en Crimée à l’occasion du Forum économique international à Yalta.

Les premiers actes de la mobilisation des Gilets jaunes ont fait déferler dans les rues du pays des gens issus des classes moyennes qui avaient besoin de sentir qu’ils se feront entendre dans ce «pays où on a un manque de liberté cruel», estime Thibaut Monnier, conseiller régional et co-fondateur de l’Institut de sciences sociales économiques et politiques (ISSEP). Qui plus est, d’après lui, certains d’entre eux n’avaient jamais manifesté auparavant.

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Or, souligne-t-il, l’image du mouvement s’est ensuite détériorée et il en renvoie la responsabilité sur les black blocs qui l’ont «récupéré» après quoi les Gilets jaunes «ne jouissent plus de la bonne image qui leur permettra de réussir à infléchir une politique en France».

«Malheureusement, le mouvement a été récupéré par l’extrême gauche au profit évidemment de l’État français puisque le gouvernement français est très heureux de pouvoir critiquer les Gilets jaunes en disant que c’étaient des casseurs. Donc, il n’y a pas eu de répression sur les vrais casseurs. Par contre, cela a permis de légitimer une répression très forte sur les gens qui voulaient sincèrement s’exprimer et qui n’étaient pas du tout des délinquants, des casseurs. Donc, en réalité, l’extrême gauche a servi Macron pour diaboliser ce mouvement», estime M.Monnier en visite en Crimée à l’occasion du 5e Forum économique international qui se tient actuellement à Yalta.

Abordant la question de la présence de Gilets jaunes sur les listes de certains partis pour les européennes, l’interlocuteur de Sputnik explique qu’ils ont droit à la parole et juge comme normale leur participation au débat politique.

«On peut avoir une colère légitime qui vient de plein de facteurs et la question c’est de savoir est-ce qu’une liste Gilets jaunes aurait pu être efficace. Malheureusement, on voit bien que chaque parti a essayé de récupérer un Gilet jaune. Donc, je pense que le mouvement va s’essouffler malgré tout, mais il aura été révélateur d’une vraie crise démocratique en France», explique-t-il.

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Offrant sa vision sur l’avenir du mouvement, M.Monnier pense que «la crise ne finira pas tant que le gouvernement n’aura pas réalisé soit un référendum populaire, soit une dissolution de l’Assemblée».

La visite de ce conseiller régional en Crimée a été en outre l’occasion de passer en revue les relations franco-russes. Il a expliqué qu’aujourd’hui la plus grande contrée du monde ne jouissait pas d’une «image suffisamment digne de ce qu’elle vaut par rapport à notre gouvernement français», ajoutant qu’il militait pour que la France s’ouvre davantage à l’est.

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