Le tribunal correctionnel de Paris a fait droit aux arguments des avocats de la défense, qui contestaient la régularité de la procédure car ils n'avaient pas pu s'entretenir avec leurs clients au sortir de leur garde à vue. Après l'annulation de l'audience, le parquet a indiqué avoir l'intention de réclamer un nouveau procès.
Une intrusion violente dénoncée comme une «attaque inadmissible contre la République» par Benjamin Griveaux, qui avait été contraint d'évacuer ses bureaux. M. Griveaux a, depuis, quitté le gouvernement pour briguer la mairie de Paris.
Devant le tribunal, les avocats des quatre manifestants ont fustigé une «atteinte aux droits de la défense», en expliquant avoir été empêchés de s'entretenir avec leurs clients après leurs 48 heures de garde à vue et avant leur présentation au procureur.
Ce procès avait déjà été renvoyé deux fois.
«Dans ce dossier, la justice a été instrumentalisée au service des forces policières», a réagi à l'issue de l'audience Bérenger Tourné, l'avocat d'un des prévenus.
«Le parquet a voulu aller trop vite, c'est assez symptomatique de ce qui se passe depuis le mouvement des Gilets jaunes», a réagi Martin Mechin, conseil d'un autre mis en cause. «Même s'il y a des tensions, des incidents dans la rue, il y a des règles de droit à respecter.»
Pour lui, «le dossier était fragile» concernant les trois prévenus qui n'ont pas conduit le chariot. «Il n'est pas certain qu'ils seront à nouveau cités» à comparaître devant un tribunal, a-t-il affirmé.
L'annulation du procès «ne change rien à l'enquête et au dossier», averti mercredi le procureur Pascal Besnier. Le parquet de Paris compte prendre des réquisitions pour réclamer un nouveau procès, a-t-il annoncé.