Darmanin «choqué» par les rayons de la cuisine communautaire dans les hypermarchés

© AP Photo / Kamil ZihniogluGérald Darmanin
Gérald Darmanin - Sputnik Afrique
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Gérald Darmanin a déclaré sur BFM TV regretter la présence de «rayons spécifiques» pour les produits casher et halal dans les grands magasins, le début du communautarisme selon lui. Il a par ailleurs pointé la responsabilité du capitalisme.

Invité de Face à BFM, le ministre français de l’Intérieur a confié avoir toujours été «choqué» de voir «un rayon de telle cuisine communautaire et de telle autre à côté» dans les hypermarchés.

«C’est mon opinion. C’est comme ça que ça commence, le communautarisme», lance Gérald Darmanin.

À la question de savoir s’il souhaite voir ces choses disparaître, le ministre souligne qu’il ne s’agit que de son opinion:

«J’ai mon opinion et heureusement que toutes mes opinions ne font pas partie de la loi de la République. […] Le ministre de l’Intérieur, par définition, ne fait pas la loi. C’est les parlementaires qui la font».

Responsabilité du capitalisme

D’après M.Darmanin, peut-être «que le capitalisme français, et le capitalisme mondial, a une responsabilité [...] dans le communautarisme»:

«Quand on vend des vêtements communautaires, peut-être qu’on a une petite responsabilité dans le communautarisme. Lorsqu’on prête de l’argent à certain nombre d’associations ou entreprises très communautaires, [...] peut-être qu’il y a une petite responsabilité», expose-t-il.

Il a par ailleurs expliqué qu’il ne critiquait pas les consommateurs ou les produits casher mêmes, mais «ceux qui leur vendent quelque chose».

«Je comprends très bien que la viande halal soit vendue dans un supermarché. Ce que je regrette c'est les rayons. Pourquoi je dois faire un rayon différent? Là je reconnais donc du coup les musulmans qui vont dans le rayon halal, puis je vais dans le rayon casher puis j’ai le rayon de tous les autres. Pourquoi des rayons spécifiques?», explique-t-il.

Ainsi, il appelle les chefs d’entreprises à «contribuer à la paix publique et au fait qu’on peut lutter contre le séparatisme».

«Il y a dans la société civile des gens qui aussi doivent comprendre que c’est pas parce qu’on a des parts de marché en flattant quelques bas instincts qu’on a rendu service au bien commun», insiste le ministre.

D’après lui, «de grandes entreprises ont organisé parfois le marketing direct» visant à «gagner de l'argent sur le communautarisme».

«Moi personnellement, ça me choque et permettez-moi de dire que si on doit demander des comptes aux responsables politiques […] on peut aussi dire au capitalisme qu'il peut être, de temps en temps, patriote», conclut Gérald Darmanin.
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