Commerçants qui rient, restaurateurs qui pleurent: les mesures d’allègement du confinement annoncées par Emmanuel Macron ce 24 novembre n’ont pas fait que des heureux.
Si les commerces et lieux de culte, rouvrent dès le 28 novembre, comme ils le réclamaient, les théâtres, cinémas et musées devront patienter jusqu’au 15 décembre. Les restaurants, bars, clubs et salles de sport restent les grands perdants de cet assouplissement du protocole sanitaire. Ils devraient voir le bout du tunnel le 20 janvier pour les restaurants, le 1er février pour les bars.«Il n’y a aucune raison de croire qu’avec une capacité d’accueil réduite de 40%, les bars et restaurants seraient plus contagieux que les métros aux heures de pointe; tous les restaurants administratifs sont d’ailleurs ouverts, pourquoi? Il faut d’ailleurs préciser qu’il n’y a pas eu de cluster dans les bars et les restaurants, ce sont dans les soirées privées que ce genre de choses arrive et vous verrez qu’après les fêtes, il y aura une recrudescence.», prédit Laurent Lutse au micro de Sputnik.
Le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) pour le secteur des bars, brasseries et établissements de nuit, juge ce calendrier de déconfinement arbitraire, incohérent et surtout injustifié. De fait, pour l’heure, seule une étude américaine publiée par la revue Nature le 10 novembre, citée par le ministre de la Santé Olivier Véran, a pointé les restaurants, salles de sport et bars comme étant les lieux où l’on se contamine le plus.
Incompréhension généralisée
Lors du premier déconfinement, les établissements avaient pourtant su s’adapter à un certain nombre de mesures (gel et masques à disposition des clients, terrasses éphémères, distances de sécurité…) et certains n’acceptent pas que l’idée que le virus soit plus facilement transmissible à table plutôt que dans les commerces et les grandes surfaces. Ainsi, le chef Philippe Etchebest affirme-t-il ne pas comprendre les différences faites entre les cantines ou restaurants d’entreprise et les restaurants avec «des protocoles sanitaires extrêmement drastiques».
Stéphane Manigold à propos des aides aux restaurateurs : « On est tous cocus et on a la gueule de bois » dans #HDPros pic.twitter.com/nW09KQYmQm
— CNEWS (@CNEWS) November 25, 2020
Pour Laurent Lutse, qui considère que les boîtes de nuit ont de fortes chances de «disparaître définitivement», la seule solution, c’est la manifestation: «à Marseille le 26 novembre et à Paris le 15 décembre pour faire entendre la voix de ceux qui sont totalement abandonnés au mépris de tout bon sens.»
🔴➡️➡️ Coup de gueule de Bernard Marty après l'annonce @EmmanuelMacron de maintenir la fermeture des restaurants.#confinement#COVID19france pic.twitter.com/ia4d6Uf3G9
— BreakNews (@BreakNewsFrance) November 24, 2020
Le gouvernement est-il sourd à la détresse des professionnels? L’ancien président du Medef, Pierre Gattaz, aujourd’hui président de Business Europe, s’était, fendu d’une tribune en faveur des restaurateurs, publiée dans Les Échos quelques heures avant le discours d’Emmanuel Macron. L’ex-patron des patrons y propose de «quitter un raisonnement trop simple et au contraire se baser sur l’intelligence des personnes de terrain» afin de rouvrir le plus tôt possible. Ni ces appels individuels ni le recours engagé la semaine dernière par l’Umih n’auront suffi à faire fléchir l’exécutif.
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