«Contrôler les Arabes et les Noirs»: une députée LFI s’insurge après une annonce de la SNCF

© Photo Pixabay / inkfloSNCF
SNCF - Sputnik Afrique, 1920, 23.07.2021
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Connue pour son opposition à la loi sécurité globale, Mathilde Panot s’insurge contre «les contrôles massifs» que la SNCF envisage en lien avec l’extension du pass sanitaire. Pour la députée insoumise, la société profite de l’occasion afin de cibler davantage «les Arabes et les Noirs».

Dès début août, la SNCF veut mettre en place des «contrôles massifs, partout et à tout moment du voyage». Un billet, un masque et un pass sanitaire seront donc «les trois éléments pour prendre le train», a souligné le 23 juillet sur RTL le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet.

Une mesure qui n’est pas passée inaperçue auprès de Mathilde Panot, laquelle y voit une tentative de renforcer les surveillances sur certains groupes.

«“Nous contrôlerons de façon plus vigilante et accrue les Arabes et les Noirs”», a-t-elle écrit entre guillemets, comme si M. Fanichet le disait.

​En réalité ce dernier a seulement précisé que «le contrôle massif» serait de plusieurs types: au quai, à l’embarquement, à bord et au débarquement. À la question de savoir s’il serait «aléatoire», il a préféré indiquer «à tout moment». «Peut-être que vous serez contrôlés au quai, peut-être que vous serez contrôlés à bord, peut-être que vous serez contrôlés au débarquement. C’est un peu comme votre billet de train: parfois vous êtes contrôlés à votre arrivée, etc.», a-t-il ajouté.

Les critiques

Quoi qu’il en soit, la phrase de la députée de La France insoumise, accompagnée du hashtag «#TraduisonLes» a suscité plusieurs critiques.

Ainsi, Vincent Lautard, membre du mouvement Le Printemps républicain, a trouvé que ces propos constituaient une «accusation grave et irresponsable» et s’est dit espérer «que la SNCF va déposer plainte.»

​Pour exprimer sa stupeur, le ministre délégué aux transports, Jean-Baptiste Djebbari, a publié une photo de Jean-Luc Mélenchon la main sur les yeux.

​Un internaute au pseudo de Cheminot, apparemment un conducteur de TER, a proposé à la députée «de supprimer ce tweet, s’excuser et s’expliquer», car «la SNCF c’est les Cheminots qui la font». «Des Cheminots de terrain qui continuent de subir comme d’autres. Quant aux fachos, on ne les aime pas bien chez nous, depuis toujours», a-t-il écrit.

La députée du Val-de-Marne a tenu à lui répondre: elle ne met pas en cause ceux-ci, avec qui elle a «partagé et partage tant de combats, mais bien la direction de la SNCF et ce gouvernement».

Pour elle en effet, «les personnes perçues comme noires ou arabes ont 20 fois plus de risque de se faire contrôler».

​Contre les mesures de surveillance massive

Il convient de rappeler qu’en novembre dernier Mme Panot a dénoncé le projet de la loi sécurité globale qui était, selon elle, une atteinte au «respect des libertés fondamentales».

Le 26 mai 2020, elle s'est mobilisée dans le cadre de l’affaire de quatre collégiens dont deux étaient d'origine maghrébine et un troisième noir. Ils avaient été interpellés après un contrôle dans un parc de Vitry-sur-Seine et disent avoir été victimes d'insultes racistes. L'un d'eux avait assuré avoir été giflé.

Quant au projet de loi relatif à la crise sanitaire, la députée a accusé le 21 juillet à l’Assemblé nationale Emmanuel Macron de «découper la République en deux» et de rendre «la vie impossible à une catégorie de Français sur la base d’une donnée de santé».

​Pour elle, le texte du projet de loi est «absurde et incohérent» parce qu’il oblige les soignants à se faire vacciner, mais en dispense les policiers. «C’est l’Absurdie généralisée!», a conclu. Mathilde Panot.

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